Bilan du marché européen en août 2025
En août 2025, le marché automobile de l’Union européenne s’est redressé de 5,3 % par rapport à l’année précédente, avec 677 786 nouvelles immatriculations. Sur l’ensemble de l’Europe, la hausse atteint 4,7 % pour 791 349 véhicules vendus. Au terme des huit premiers mois de l’année, l’UE totalise 7 168 848 immatriculations, soit un léger gain de 0,1 % sur la même période en 2024.
Performance par motorisation
La croissance globale cache des disparités marquées selon le type de motorisation :
- Voitures 100 % électriques (BEV) : + 30,2 % à 120 797 unités.
- Hybrides rechargeables (PHEV) : + 54,4 % à 70 545 unités.
- Hybrides non rechargeables (HEV) : + 14,1 % à 229 970 unités.
- Véhicules essence : – 16,3 % à 178 156 unités.
- Véhicules diesel : – 17,5 % à 59 327 unités.
Sur l’ensemble de l’année, les hybrides non rechargeables occupent la première place des parts de marché, avec 34,7 %, suivis des essences (28,1 %), puis des électriques pures (15,8 %), des diesels (9,4 %) et enfin des PHEV (8,8 %).
Données par pays majeurs
Les principaux marchés ont contribué de manière inégale à cette croissance :
- Allemagne : + 5,0 % (207 229 immatriculations).
- France : + 2,2 % (87 849 immatriculations).
- Espagne : + 17,2 % (61 315 immatriculations).
- Italie : – 2,7 % (67 322 immatriculations).
- Royaume-Uni : – 2,0 % (82 908 immatriculations).
Si l’Espagne enregistre la plus forte progression, l’Italie et le Royaume-Uni restent à la traîne, illustrant un marché hétérogène où les politiques de soutien et l’offre nationale varient d’un pays à l’autre.
L’essor des marques chinoises
Un des phénomènes marquants de cet été 2025 est la percée spectaculaire des constructeurs chinois en Europe :
- BYD : 67 632 ventes depuis janvier, + 244 % sur un an.
- SAIC (MG) : 136 629 ventes, + 33,1 %, devant Seat et Nissan.
- Tesla : 85 673 ventes, – 42,9 %, continue de perdre du terrain.
Les véhicules issus de Chine séduisent par leur rapport équipement/prix et par l’offre électrique pléthorique, au grand dam des marques américaines comme Tesla et des acteurs traditionnels européens qui peinent à suivre le rythme.
Classement des groupes et des marques
Au niveau des groupes, le podium reste inchangé :
- Volkswagen : 27,5 % de part de marché.
- Stellantis : 15,9 %.
- Groupe Renault : 11,4 %.
En termes de marques individuelles :
- VW : 11,4 % de part.
- Toyota : 7,7 %.
- Skoda : 6,5 %.
- Suivent Renault (6,1 %), BMW (5,9 %), Peugeot (5,3 %), Dacia (5,2 %) et Mercedes (5,0 %).
Ce classement souligne la résilience du constructeur de Wolfsburg, malgré la concurrence croissante des acteurs chinois et des nouvelles marques électriques.
Facteurs clés du succès électrique
Plusieurs éléments expliquent l’essor massif des motorisations électrifiées :
- Incitations gouvernementales et bonus écologiques alignés sur les objectifs CO₂.
- Extension rapide des infrastructures de recharge publique et rapide.
- Conscience écologique croissante des consommateurs et montée du « powertrain as a service ».
- Amélioration des autonomies et réduction des coûts de batteries.
Pour les marques, le défi est désormais de transformer cet engouement ponctuel en fidélisation à long terme, en soignant l’expérience client et les réseaux de service après-vente.
Perspectives pour la fin 2025
À vire à l’automne, plusieurs tendances méritent une attention particulière :
- L’arrivée de nouveaux BEV milieu de gamme, susceptibles de dynamiser encore plus les ventes d’ici la fin de l’année.
- L’impact des prochaines réglementations Euro 7 sur les modèles essence et diesel restants.
- Le maintien ou le changement des écarts de prix entre véhicules thermiques et électriques, crucial pour la bascule finale des masses.
- La consolidation éventuelle du leadership des marques chinoises en Europe.
Si le marché se stabilise autour de + 0,1 % sur l’année, la dynamique d’août 2025 démontre la solidité de l’électrification et marque un tournant historique pour le secteur automobile européen.
