Un feu colossal se déclare sur un parc à ferraille

Dans la nuit de vendredi à samedi, peu après 04 h 13, les services d’urgence ont reçu un appel signalant un incendie majeur sur un parc à ferraille du quartier Rheingönnheim à Ludwigshafen. Sur place, des centaines de véhicules hors d’usage étaient empilés sur le site d’un centre de recyclage. Enflammées, ces carcasses ont déclenché une colonne de fumée noire visible à plusieurs kilomètres à la ronde.

Premiers constats et déclenchement de l’alerte

Dès la réception de l’alerte, la police a activé les applications d’information de crise (NINA et Katwarn) pour prévenir les riverains. Les habitants des quartiers Rheingönnheim, Gartenstadt et Mundenheim ont été invités à fermer portes et fenêtres et à couper leurs systèmes de ventilation ou leur climatisation afin d’éviter l’infiltration des fumées potentiellement toxiques.

Les difficultés de l’intervention des pompiers

Sur place, la brigade des sapeurs-pompiers s’est heurtée à plusieurs contraintes logistiques :

  • Approvisionnement en eau : les bornes d’incendie sont rares dans cette zone industrielle. Les camions-citernes ont dû établir des liaisons sur plusieurs centaines de mètres, rallongeant les délais de mise en œuvre.
  • Accès au site : les allées étroites du parc à ferraille, encombrées par les débris métalliques, ont compliqué le positionnement des lances et engins de secours.
  • Gestion de la chaleur : la combustion du métal et des résidus plastiques a généré des températures extrêmes, nécessitant des rotations fréquentes des équipes pour raisons de sécurité.

Mise sous contrôle et risque persistant

Au matin, un porte-parole des pompiers a confirmé que l’incendie était maîtrisé, même si les opérations de rafraîchissement et de surveillance des foyers résiduels se poursuivront jusqu’au dimanche. Les points chauds restent alimentés par du gazole, des huiles usagées et des matériaux plastiques, d’où la nécessité d’un cordon de sécurité et d’une surveillance constante.

Pollution atmosphérique et suivi sanitaire

Les services régionaux ont déployé des véhicules de mesure de la qualité de l’air pour évaluer la concentration des polluants. Selon la chaîne SWR, aucune trace de substances dangereuses en concentrations alarmantes n’a été relevée à ce stade. Néanmoins, les particules fines et le monoxyde de carbone ont atteint des niveaux supérieurs à la normale dans un périmètre de 200 km², couvrant une partie de Mannheim et de ses faubourgs.

Impacts sur la circulation

La Bundesstraße 44, principale artère longeant le site, est restée ouverte, mais les chauffeurs ont dû composer avec une visibilité fortement réduite. Les fumées occasionnaient des éblouissements et un plafond de fumée très bas, exigeant des limitations de vitesse temporaires et une vigilance accrue des conducteurs.

Pas de blessés, enquête en cours

Heureusement, aucun blessé n’est à déplorer : le parc était inoccupé au moment du sinistre et les usagers du secteur ont suivi les consignes de confinement. Le feu ayant ravagé exclusivement des véhicules compactés, on déplore uniquement des dégâts matériels considérables.

La police criminelle de Ludwigshafen a ouvert une enquête pour établir l’origine du sinistre. Le rôle d’un court-circuit électrique, d’une étincelle due à une opération de découpage ou même d’un acte malveillant n’est pas écarté. Les témoins disposant d’informations peuvent contacter le Kriminaldauerdienst au 0621 / 963-23312.

Leçons tirées et perspectives

Cet incendie rappelle la vulnérabilité des sites de stockage de véhicules hors d’usage et la nécessité d’un maillage plus dense en points d’eau d’extinction dans les zones industrielles. La coordination entre services d’incendie, police et autorités sanitaires s’est avérée efficace, mais montre aussi l’importance d’anticiper l’approvisionnement en eau et l’accès rapide des secours.

Enfin, les normes de stockage et d’éloignement des matériaux inflammables seront certainement scrutées lors des prochaines réunions de sécurité civile en Rhénanie-Palatinat.

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