Un rappel massif de 243 000 Peugeot 308 dans le monde
Peugeot a lancé fin juillet une campagne de rappel touchant 243 000 exemplaires de son modèle 308 produites entre octobre 2015 et février 2019. Cette mesure fait suite à une alerte émise par le Kraftfahrt-Bundesamt (KBA) en Allemagne, où 27 116 véhicules ont déjà été identifiés comme concernés. L’origine de ce rappel : un risque de rupture de l’ancrage supérieur de la ceinture de sécurité sur la banquette arrière.
Nature de la défaillance et conséquences potentielles
La ceinture de sécurité arrière repose sur une platine d’ancrage vissée ou soudée à la carrosserie du véhicule. En cas de choc, cette pièce doit résister aux efforts extrêmes générés par l’inertie des passagers. Toutefois :
- Sur certains véhicules, l’usinage ou le traitement thermique de la ferrure a pu être insuffisant.
- La pièce peut alors se fissurer ou se rompre sous forte tension.
- En cas d’accident, la ceinture manquerait de retenue, exposant le passager arrière à un risque accru de blessures graves.
Heureusement, aucune déclaration de dommage corporel lié à ce défaut n’a encore été recensée, mais l’enjeu reste majeur pour la sécurité des occupants.
Procédure de rappel et réparations proposées
Immatriculés sous le code interne « MWL », les véhicules concernés reçoivent un courrier officiel de Peugeot via les autorités nationales. En atelier, la procédure de renforcement de l’ancrage se déroule ainsi :
- Vérification du numéro de châssis (VIN) pour confirmer l’appartenance à la campagne.
- Retrait du revêtement de dossier et accès à la platine d’ancrage.
- Pose d’une bride de renfort en acier haute résistance autour de l’élément défectueux.
- Contrôle de la conformité de l’ensemble à l’aide d’un banc d’essai mécanique.
- Remontage des garnitures et repositionnement du dossier arrière.
Peugeot annonce un temps moyen d’intervention de 45 minutes par véhicule. Les réparations sont réalisées gratuitement dans le réseau de concessions et de garages agréés.
Impact sur les propriétaires et conseils pratiques
Pour les détenteurs d’une 308 concernée, plusieurs réflexes sont essentiels :
- Consulter rapidement le site officiel de Peugeot ou contacter le service client pour vérifier si votre VIN figure dans la liste.
- Prendre rendez-vous auprès d’un atelier agréé dès réception du courrier, afin de ne pas retarder l’intervention.
- Éviter de transporter un passager arrière sans avoir fait effectuer la réparation, même sur de courtes distances.
- Signaler toute anomalie (bruits, jeu anormal) au niveau de la ceinture à votre concession, même hors recall.
En attendant la modification, limiter la présence à l’arrière peut réduire le stress mécanique sur l’ancrage.
Pourquoi ce rappel intervient-t-il maintenant ?
Plusieurs mois de tests et d’analyses ont précédé cette décision :
- Plaintes sporadiques de conducteurs évoquant des craquements sous forte tension du point d’ancrage.
- Études en laboratoire révélant des microfissures sur certaines platines après cycles de fatigue imposés.
- Directive du KBA allemand exigeant une action préventive dès qu’un risque de sécurité peut être démontré.
Cette démarche proactive de Stellantis illustre l’importance accordée au retour d’information post-commercialisation et à la conformité aux normes de sécurité internationales.
Les enjeux pour l’image et la fiabilité de la marque
Un rappel de cette ampleur peut affecter la confiance des clients, surtout sur un segment aussi concurrentiel que celui des compactes. Toutefois :
- Peugeot gère la campagne de manière transparente, évitant toute communication dilatoire.
- La réparation rapide et gratuite limite les désagréments pour les conducteurs.
- En renforçant l’ancrage, la marque dépasse les seuils de résistance initialement prévus, ce qui peut même devenir un argument commercial.
À terme, cette action préventive doit être perçue comme un gage de responsabilité de la part du constructeur et non comme un simple défaut technique isolé.
Vers une amélioration continue de la sécurité
Ce rappel souligne aussi la nécessité pour tous les constructeurs d’intégrer la sécurité occupant dès la phase de conception et de tests de fiabilité à long terme. Deux pistes complémentaires se dessinent :
- Matériaux avancés : utilisation d’aciers à ultra-haute limite élastique ou d’alliages composites pour les points d’ancrage.
- Surveillance en temps réel : capteurs embarqués capables de détecter une tension anormale sur la ceinture et alerter le conducteur.
Ces innovations, couplées à un suivi rigoureux des retours clients, permettent de maintenir un haut niveau de sécurité sur la route et d’anticiper les problèmes avant qu’ils n’atteignent l’étape du rappel.