Le week-end de la Pentecôte 2025 a tourné au cauchemar pour des milliers d’automobilistes en route vers l’Italie et la Croatie : un embouteillage record de plus de 45 kilomètres s’est formé sur l’A10, la Tauernautobahn autrichienne, provoquant cinq heures d’arrêt complet le samedi 7 juin au matin.
Un chantier mal synchronisé
Aux portes de Salzbourg, près de Golling, d’importants travaux de rénovation du réseau routier ont contraint la circulation à une voie unique dans le tunnel. Cette mise à niveau, indispensable pour la sécurité dans ce tronçon alpin, s’est déroulée en plein pic de trafic :
- Réduction à une voie par sens à l’approche du tunnel de Golling.
- Absence de déviation efficace pour les véhicules légers et poids lourds.
- Génération d’un effet d’engorgement dès les premières heures de pointe.
Le résultat : des files ininterrompues jusqu’aux portes de Munich, bloquant non seulement les vacanciers, mais aussi les flux de marchandises transitant par ce corridor stratégique.
Riposte des automobilistes : routes secondaires saturées
Pour échapper au calvaire de l’A10, une bonne partie des conducteurs a emprunté la Salzachtal-Bundesstraße et d’autres routes secondaires :
- Des déviations passant par des villages et petites communes, où les rues étroites n’avaient pas été conçues pour un tel afflux.
- Des ralentissements chroniques fréquemment interrompus par des croisements délicats et des priorités mal signalées.
- Une multiplication de manœuvres de dépassement dangereuses, générant des risques d’accidents en cascade.
Les pompiers et les services de dépannage ont vu leur mission compliquée, incapables de circuler rapidement pour porter assistance aux usagers en difficulté.
Effet domino : embouteillage jusqu’en Bavière
En amont de l’A10, sur l’A8 bavaroise, la situation est devenue tout aussi critique :
- Blocages dès l’échangeur de Piding, avec des files remontant sur plusieurs kilomètres.
- Présence massive de camping-cars et de caravanes, transformant l‘autoroute en parking géant.
- Augmentation du stress et des incivilités, observable par la multiplication des appels à la police pour affrontements entre conducteurs.
Certains vacanciers, épuisés, ont dû interrompre leur voyage pour une pause improvisée dans des aires d’autoroute bondées et privées de services suffisants.
Report modal : le train pris d’assaut
Le contexte s’est encore tendu du fait des travaux ferroviaires parallèles dans le corridor Munich–Vienne :
- Suspension de plusieurs relations internationales, avec des rames remplacées par des autocars de substitution.
- Baisse de la fréquence des TGV et ICE, laissant de nombreux passagers sans alternative crédible.
- Crainte d’une pénurie de billets de train en raison de la forte demande, persuadant ainsi plus d’automobilistes à prendre la route.
La « fuite » vers la voiture a donc aggravé la pression sur l’A10 et ses routes voisines, illustrant une fois de plus l’interdépendance entre rail et route.
Contrôles frontaliers : ajout d’une couche de lenteur
À la frontière autrichienne, des contrôles plus fréquents ont été mis en place :
- Postes de vérification renforcés à Walserberg et à Kufstein pour les retours vers l’Allemagne.
- Contrôles aléatoires de chargement et d’identité, parfois prolongés par l’inspection de documents sanitaires du bétail ou de marchandises sensibles.
- Attente supplémentaire de 30 à 90 minutes, selon l’affluence et la disponibilité des agents aux postes secondaires.
Ces mesures, destinées à lutter contre la fraude et le trafic illégal, sont difficiles à coordonner lors d’un pic de trafic, conduisant à de nouvelles files d’attente.
Prévisions et recommandations pour le reste du week-end
Les experts du bureaude prévision routière préviennent que la situation ne devrait pas se résoudre avant mardi 9 juin. Les secteurs à risque restent :
- L’A10 entre Hallein et Salzburg-Ouest, où les travaux du tunnel se poursuivent.
- L’A8 en Bavière, à l’approche de Rosenheim, point de convergence de plusieurs flux de retour.
- L’A12 Inntalautobahn, qui accumule lui aussi une surcharge de trafic est-ouest.
Pour éviter le pire, les vacanciers sont invités à :
- Reporter leur retour au mardi matin, lorsque la vague principale se sera dissipée.
- Privilégier des départs très tôt (avant 6 h) ou tard le soir (après 21 h).
- Consulter les applications de trafic en temps réel (ADAC, Google Maps, Waze) pour ajuster leur itinéraire en continu.
- Étudier la possibilité d’emprunter la A23 en Carinthie, dont le trafic est moins dense.
- Emporter suffisamment de provisions et d’eau pour affronter un blocage prolongé.
Avec ces précautions, il est encore possible de transformer un périple éprouvant en une expérience plus supportable, en minimisant stress et pertes de temps.