Quand la passion automobile frôle l’excentricité : à Vienne, un entrepreneur a eu l’idée — pour le moins originale — de garer son Ferrari 296 GTB sur la terrasse de son appartement au premier étage. Les images, postées sur TikTok par l’intéressé, ont rapidement fait le tour des réseaux et attiré l’œil des voisins… puis celui des autorités. Récit d’une opération spectaculaire, enjeux juridiques et techniques, et ce que cela nous dit de la mise en scène des supercars à l’ère des réseaux sociaux.
La scène : un Ferrari 296 GTB hissée sur une terrasse
La séquence commence par l’arrivée d’un camion‑grue dans un quartier résidentiel de Floridsdorf, à Vienne. On y voit la Ferrari 296 GTB, équipement Assetto Fiorano apparemment, être délicatement levée et déposée sur une terrasse d’un appartement au premier étage. L’auteur de la manœuvre, Amar Dezic, 28 ans, publie ensuite des extraits où il lave la voiture devant la baie vitrée et prend un café en contemplant son « parking privé » insolite. L’intentionalité est claire : créer un moment « Instagrammable » et importuner — volontairement ou non — le quotidien du voisinage.
Réaction immédiate : voisins, syndic et autorités s’en mêlent
Tout ne s’est pas déroulé selon le plan marketing de monsieur Dezic. Après la diffusion des vidéos, la régie de l’immeuble et la police du bâtiment (Baupolizei) sont rapidement intervenues. Les motifs invoqués : risques liés à la sécurité incendie, conformité des travaux, responsabilités en matière de charges et de garanties, ainsi que l’atteinte potentielle à la tranquillité des occupants. Constatant que la terrasse n’était pas destinée à supporter une charge roulante ni à servir de stationnement permanent pour un véhicule de 1 500 kg et plus, les autorités ont exigé le retrait du véhicule.
Opération inverse : redescendre la GTB
Ce vendredi 5 décembre, selon les comptes rendus, un nouveau camion‑grue est venu récupérer la Ferrari et la ramener au niveau du sol. Le propriétaire a indiqué avoir payé « des coûts dans les quatre chiffres » pour l’opération d’élévation puis de descente — une somme qui, pour une supercar de l’ordre de 400 000 euros, reste anecdotique mais symbolique quant au prix de l’extravagance.
Questions techniques : une terrasse peut‑elle supporter une voiture ?
Enjeux juridiques et responsabilités
La décision de la régie et des autorités de faire retirer le véhicule s’appuie sur plusieurs fondements : sécurité incendie, conformité du bâtiment et risque de dommages. Du point de vue civil, si la terrasse avait subi des dégâts, la responsabilité du propriétaire aurait pu être engagée — et la garantie de l’immeuble contestée. Enfin, l’exploitant ayant orchestré l’opération (société de levage et propriétaire) peut être tenu responsable des dommages directs et indirects.
Le phénomène social derrière l’affaire
Au‑delà de l’anecdote, cette histoire illustre la mise en scène croissante des voitures de prestige sur les réseaux sociaux. Pour certains, la supercar n’est plus seulement un objet de conduite mais un accessoire visuel, un instrument de communication. Les propriétaires cherchent l’impact médiatique : photos, vidéos virales, prouesses esthétiques. Mais l’exemple viennois montre que le spectacle a des limites lorsque l’imagination heurte la réglementation, la sécurité et la vie collective.
Ce que doivent retenir les propriétaires de voitures de prestige
Le récit complet : entre provocation et règlementation
Amar Dezic expliquait qu’il voulait « un peu d’Italie » dans le 21e arrondissement viennois. Le résultat a été une prise de conscience immédiate : ni la copropriété ni les pouvoirs publics n’entendent laisser s’installer des usages non conventionnels quand il s’agit de risques potentiels pour l’immeuble et ses occupants. L’affaire offre un enseignement simple : la créativité s’exprime mieux dans le cadre légal et sécurisé. Les supercars resteront des objets de rêve — et tant mieux si leurs propriétaires savent aussi respecter leur cadre d’usage.
