Fin d’une ère : adieu à la vignette autocollante
Depuis 1997, la vignette autrichienne, ce petit autocollant coloré que l’on apposait sur le pare-brise, symbolise le passage obligé vers l’Italie ou le sud de l’Europe pour des millions d’automobilistes. À compter du 1er février 2027, cette tradition prendra fin : l’Autriche basculera entièrement vers un système de péage numérique. L’année 2026 marquera la dernière distribution de vignettes papier, clôturant trois décennies de domination de ce mode de perception routière.
75 % de conducteurs déjà convertis au numérique
Selon l’ASFINAG, la société publique chargée des routes et autoroutes autrichiennes, plus de 75 % des vignettes annuelles sont déjà achetées sous forme dématérialisée. Les utilisateurs ont adopté le système électronique ces dernières années, convaincus par la souplesse d’achat en ligne et la suppression du collage manuel. Cette adoption rapide justifie aujourd’hui l’abandon de l’autocollant, jugé coûteux à produire et peu écologique.
Un modèle tarifaire inchangé, totalement digitalisé
Le modèle tarifaire restera le même qu’actuellement : vignette pour 1 jour, 10 jours, 2 mois ou 1 an, valable sur l’intégralité du réseau autoroutier payant. La principale évolution concerne uniquement la voie d’enregistrement : désormais, le numéro d’immatriculation est associé directement à la vignette numérique.
Modalités d’achat et délais d’activation
- Vignette 1 et 10 jours : achat en ligne ou en point de vente, activation immédiate.
- Vignette 2 mois et annuelle : achat en ligne, activée 18 jours après la transaction pour respecter le droit de rétractation. Pour une disponibilité immédiate, il suffit d’acheter dans un point de vente physique.
La procédure d’achat en ligne sera accessible via le site ASFINAG et l’application mobile dédiée, permettant aussi de consulter l’état du trafic ou de visionner les images de caméras autoroutières en temps réel.
Expansion du réseau de vente physique
Contrairement à une crainte de digital-only, ASFINAG prévoit même d’étendre son réseau de points de vente physiques : stations-service, boutiques d’autoroute et points de vente partenaires urbains pourront enregistrer l’immatriculation du véhicule et émettre, sur place, le droit de circuler.
Ajustement des tarifs en 2026
Pour 2026, les tarifs seront ajustés de + 2,9 % pour tenir compte de l’inflation :
- Vignette annuelle auto : 106,80 € (vs 103,80 € en 2025).
- Vignette annuelle moto : 42,70 € (vs 41,50 €).
Les vignettes de courte durée voient leurs tarifs également relevés de manière proportionnelle.
Bassins d’exemption inchangés
Les sections autoroutières périphériques à la région frontalière restent libres de péage : autour de Salzburg, Kufstein et Hörbranz, le tronçon autoroutier demeure gratuit, pour faciliter les trajets locaux.
Contrôles automatisés et sanctions
Le contrôle sera effectué de façon entièrement automatisée : des caméras de lecture de plaques d’immatriculation scruteront en permanence les flux de véhicules, comparant les plaques à la base de données des vignettes numériques. En cas de non-enregistrement, l’automobiliste s’expose à une « maut de substitution » de 120 €, somme due dans un délai de 14 jours. En cas de récidive, des pénalités majorées pourront s’appliquer.
Conséquences pour les automobilistes français
Pour les voyageurs hexagonaux se rendant souvent en Italie ou en Sardaigne, cette bascule représente un gain de confort : fin de la recherche du bureau de vente, adieu au collage approximatif du sticker. L’achat à distance ou via l’application évite les files d’attente avant les tunnels du Brenner ou du Mont-Blanc.
Cependant, il convient de bien anticiper l’achat pour ne pas se voir facturer un délai d’activation de 18 jours sur la vignette longue durée. Les habitués des trajets de dernière minute devront privilégier les points de vente physiques ou opter pour la vignette courte durée.
Vers une mobilité plus verte et connectée
Au-delà de l’aspect pratique, la suppression du sticker s’inscrit dans une démarche environnementale et digitale. Moins de PVC utilisé, moins de déchets collés sur le pare-brise, et un système 100 % connecté : l’Autriche complète sa transition vers une mobilité moderne, où le manuel cède la place au numérique, sans rupture majeure pour les usagers.