Alpine se lance dans le grand air : deux roadsters électriques prévus d’ici 2030
Alors que le marché des voitures découvrables se réduit chez de nombreux constructeurs, Alpine parie sur l’avenir du plaisir à ciel ouvert en annonçant le développement de deux roadsters électriques. La marque au A, historiquement liée aux berlinettes sportives, prépare une double offensive qui pourrait redéfinir le segment des petits roadsters haut de gamme électriques. Voici ce que cela signifie techniquement, commercialement et pour les amateurs de sensations.
Un duo inspiré des A110 et A310 : esthétisme et formats différents
Alpine envisage de décliner l’esprit A110 en deux versions découvrables : d’un côté un roadster deux places proche dans l’esprit de la A110, probablement équipé d’un toit souple classique ; de l’autre, une déclinaison 2+2 dérivée de l’A310, dotée d’un toit rigide escamotable. Le traitement esthétique devrait rester fidèle à la philosophie Alpine : lignes épurées, empattement court, porte‑à‑faux réduits et, surtout, une architecture qui favorise la tenue de route et la légèreté visuelle.
Plateforme APP : une base électrique pensée pour le sportif
Les deux roadsters seront bâtis sur la plateforme APP (Alpine High Performance Electric Platform), conçue spécifiquement pour les modèles A110/A310 électriques. Cette plateforme résulte du recentrage technologique d’Alpine après l’abandon d’une coopération initialement envisagée avec Lotus. Si Alpine reste discrète sur les chiffres, on peut s’attendre à une architecture optimisée pour le center‑of‑gravity bas et une répartition des masses favorable à l’agilité.
Radnaben ou moteurs conventionnels : quel choix pour Alpine ?
L’hypothèse d’une motorisation en moyeu (radnabenmotoren) est séduisante car elle offre une grande modularité : phases de développement simplifiées, possibilités d’offrir des variantes propulsion ou intégrale, et un gain potentiel sur l’espace intérieur. Toutefois, les radnaben imposent des contraintes mécaniques et thermiques, notamment en termes d’unsprung mass et de gestion de la chaleur. Alpine devra donc valider ces choix pour garantir la finesse de pilotage attendue d’un roadster sportif.
Deux carrosseries, deux usages : roadster pur vs 2+2 pratique
Le roadster deux places s’adressera sans doute au puriste cherchant la connexion directe à la route : poids contenu, direction incisive et retour d’information marqué. Le 2+2, quant à lui, vise la clientèle qui souhaite un véhicule plus polyvalent — la possibilité d’accueillir occasionnellement deux passagers arrière et un toit rigide rétractable apportant isolation et confort sur autoroute.
Performances et autonomie : le compromis inévitable
Un roadster électrique performant implique des batteries suffisantes pour offrir une autonomie raisonnable, mais aussi une masse maîtrisée. Alpine devra jouer sur l’optimisation aérodynamique, les matériaux légers (carbone, aluminium) et une gestion logicielle poussée pour obtenir des gains d’autonomie sans compromettre la dynamique. Il est probable que la marque propose plusieurs niveaux de puissance et batteries, avec des versions « sport » privilégiant le dynamisme et des versions « grand tourisme » favorisant l’autonomie.
Concurrence et positionnement : où se placer sur le marché ?
Le marché des roadsters électriques est encore naissant. Alpine peut occuper une place distinctive entre les roadsters de luxe à faible diffusion et les sportives électriques plus générales. En misant sur une expérience de conduite authentique, une marque forte d’un héritage sportif et une plateforme dédiée, Alpine a l’opportunité de séduire les amateurs de conduite pure qui craignent que l’électrification dilue les sensations.
Impacts sur la stratégie Renault‑Alpine
Ces deux roadsters électriques confirment la volonté d’Alpine de creuser son positionnement premium au sein du groupe Renault. La plateforme APP pourrait à terme recevoir d’autres carrosseries ou alimenter des projets partenaires, mais son développement montre surtout la détermination d’Alpine à préserver l’ADN sportif dans l’ère électrique.
Points techniques et questions ouvertes
Ce que recherchent les passionnés
Pour retrouver l’esprit roadster, il faudra plus que des chiffres : retour d’informations, sonorité (avec variantes synthétiques ou amplifiées), distribution des masses, et sensations au volant. Alpine a une carte à jouer si elle parvient à proposer une direction communicative, un châssis vif et une ergonomie tournée vers le conducteur — sans oublier la dimension émotionnelle qui fait toujours la force des petites sportives françaises.
