Brabus a toujours joué dans la cour des extrêmes : prise moteur, kit large, puissance démesurée et un sens aigu du spectaculaire. Avec les nouveaux Brabus 800 Cabrio et XL 800 Cabrio, la maison d’Affalterbach franchit un pas supplémentaire en proposant ce que Mercedes n’offrira officiellement qu’un peu plus tard : la G‑Classe découvrable, mais revisitée façon Brabus — c’est‑à‑dire XXL, performante et… profondément travaillée. J’ai décortiqué pour vous ce qui distingue ces deux propositions : mécanique, structure, ergonomie et usage réel.

La base technique : un V8 biturbo de 800 ch, connu et poussé

Les deux modèles reposent sur un cœur mécanique déjà éprouvé chez Brabus : un V8 4,0 litres biturbo poussé à 800 ch et affichant un couple maximal de 1 000 Nm. Ces chiffres donnent le ton : 0 à 100 km/h en environ 4,0 secondes et une vitesse limitée électroniquement à 240 km/h. Autrement dit, sous la silhouette de SUV luxueux se cache une vraie supercar déguisée, capable d’aligner des performances à faire froncer les sourcils.

Transformer une G‑Klasse en cabriolet : une prouesse structurelle

Le défi majeur pour Brabus a été d’enlever le toit d’un véhicule initialement pensé comme monocoque rigide. La solution retenue n’est pas un simple toit souple : Brabus a développé un toit pliant en deux parties, électrique, composé de plus de 500 pièces spécifiques. Le soin apporté est remarquable :

  • un arceau en carbone avant pour préserver la géométrie en dynamique et limiter les bruits aérodynamiques ;
  • un verrouillage au niveau du cadre de pare‑brise et une intégration soignée dans le arceau de protection arrière (C‑bow), pour retrouver une rigidité acceptable ;
  • des joints étudiés et un test d’étanchéité poussé (10 heures d’arrosage) — indispensable si vous comptez utiliser l’auto en condition réelle, pas seulement comme show‑car.
  • Ce type de développement montre que Brabus n’a pas cherché la « bidouille » : l’objectif était d’offrir une solution fiable, même si, objectivement, la structure ne retrouvera jamais la rigidité d’un toit fixe d’origine.

    Design et aérodynamique : large et agressif

    La carrosserie adopte la philosophie Widestar chère au tuner : ailettes élargies en carbone apparent, boucliers spécifiques, prises d’air massives à l’avant et éléments en vue carbone. Les 24 pouces « Platinum Edition » pour le Cabrio et les jantes 22 pouces pour l’XL renforcent l’allure. Les pneumatiques sont à la hauteur : des tailles 295/30 ZR24 à l’avant et 355/25 ZR24 à l’arrière sur le 800 Cabrio — un choix orienté performances plutôt que praticité.

    Deux propositions : 800 Cabrio vs XL 800 Cabrio

    Brabus propose en fait deux interprétations :

  • Le Brabus 800 Cabrio se déroule comme un cabriolet luxueux, taillé pour la route et l’autoroute, avec une orientation vers le grand tourisme puissamment habillé ;
  • Le Brabus XL 800 Cabrio reprend le moteur mais l’équipe d’un châssis orienté tout‑terrain : essieux portique (portal axles), garde au sol relevée à 47,9 cm, pneus All‑Terrain et une dotation qui autorise des escapades sur des terrains sévères. L’XL est l’option « aventureux » qui veut rester spectaculaire tout en dépassant les zones praticables par un Cabrio « classique ».
  • Les deux sont limités à 50 exemplaires chacun, ce qui renforce le caractère d’objets de collection.

    Habitacle : artisanat haut de gamme et confort 4 saisons

    À l’intérieur, Brabus a fait appel à son savoir‑faire : cuir « Oxford Sand » et « Cairos Brown », surpiqûres signature, surfaces carbone, et équipements de confort poussés. Deux éléments pratiques retiennent l’attention :

  • un système Airscarf qui souffle de l’air chaud au niveau du col et des oreilles, utile pour rouler décapoté par temps frais ;
  • des charnières « Easy Entry » qui facilitent l’accès arrière — détail important quand on vit à bord d’un énorme cabriolet sur 4 roues.
  • La qualité perçue est haut de gamme, loin de l’approche tuning « tapageuse » des années 90 : ici, l’exécution est ciselée, pensée pour un public qui paie l’exclusivité autant que la puissance.

    Sécurité et compromis techniques

    Supprimer le toit impose toute une série de compensations : renforts de caisse, barres de liaison, renforts au niveau du plancher — autant de pièces qui alourdissent. Brabus intègre des solutions techniques (arceaux, renforts carbone) pour limiter la perte de rigidité, mais le compromis reste : plus lourd, plus haut surconsommation et comportement routier modifié. L’XL, avec sa garde au sol élevée, ne se présente pas comme un véhicule de sprint dynamique sur piste — mais plutôt comme un jouet de luxe capable d’affronter les terrains hostiles tout en restant… absolument disproportionné.

    Tarifs et positionnement : le luxe absolu

    Si la technique impressionne, les prix sont sans surprise stratosphériques : le Brabus 800 Cabrio débute en Allemagne autour de 906 185 € TTC, l’XL 800 Cabrio s’affiche à partir de 1 056 244 € TTC. Ces tarifs positionnent les autos en face d’acquéreurs ultra‑privilégiés, collectionneurs ou clients fortunés en quête de singularité. La personnalisation offerte par Brabus peut encore faire grimper la note.

    Usage réel : pour qui et pour quoi ?

    Ces autos ne sont pas des véhicules du quotidien pour la majorité. Elles s’adressent à :

  • un public qui souhaite un objet rare, capable d’attirer l’attention partout où il passe ;
  • des propriétaires qui apprécient la polyvalence (XL) : pilotez sur route, partez en expédition et gardez le standing d’un véhicule de luxe ;
  • des collectionneurs cherchant des pièces limitées, avec une forte identité technique et visuelle.
  • Pour le conducteur moyen, la question restera la praticité : conso, encombrement, accessibilité en milieu urbain et coûts d’entretien en font des pièces d’exposition autant que des voitures roulantes.

    Avec les Brabus 800 Cabrio et XL 800 Cabrio, Brabus prouve qu’il sait transformer la G‑Klasse en machine spectaculaire, fiable et finitionnée — mais aussi qu’il sait repousser les frontières du raisonnable en matière de SUV lumineux. Ces modèles sont la continuité logique d’une culture automobile qui célèbre la puissance et le luxe, mais ils rappellent aussi que l’automobile extrême reste avant tout un marché de niche, où technique et ostentation se conjuguent pour créer des objets uniques.

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