Comment fonctionne la climatisation dans un véhicule électrique ?
Contrairement aux idées reçues, le principe de la climatisation d’un véhicule électrique est rigoureusement équivalent à celui d’une voiture thermique. Le cœur du système reste le même : un compresseur qui comprime un fluide frigorigène, le réchauffe puis, via un condenseur, l’amène à l’état liquide avant de le faire circuler à travers un évaporateur pour refroidir l’air du cockpit.
La différence principale réside dans le mode d’entraînement du compresseur. Alors qu’il est généralement entraîné par une courroie reliée au moteur thermique, le compresseur d’un « EV » est mis en rotation par son propre moteur électrique. Son couple et sa vitesse peuvent donc être gérés indépendamment de la propulsion principale, offrant une régulation précise et évitant une sollicitation mécanique inutile.
Objectif du test du ADAC et protocole d’expérimentation
Pour chiffrer l’impact réel de la climatisation sur l’autonomie, l’ADAC a reproduit les conditions extrêmes d’un été continental dans sa nouvelle « chambre climatique ». Le protocole :
- Simulation d’un jour d’été jusqu’à 35 °C ambiants.
- Rayonnement UV sur le pare-brise pour faire grimper la température intérieure jusqu’à 45 °C au niveau du tableau de bord.
- Utilisation d’un Tesla Model Y chargé à 60 % et réglé à 20 °C en mode « préclimatisation » pendant toute la durée du test.
- Mesure continue de la consommation électrique de la climatisation et de la perte d’autonomie associée.
Cette configuration extrême, complétée par des capteurs de température à différents points de l’habitacle, visait à reproduire un arrêt prolongé dans un embouteillage en plein soleil, scénario redouté de nombreux usagers d’EV.
Consommations relevées et impact sur l’autonomie
Les résultats sont rassurants pour les conducteurs d’électriques :
- La climatisation a consommé en moyenne 1,2 à 1,5 kW en continu.
- Sur 8 heures de fonctionnement, soit 12 kWh au total, la perte d’autonomie s’est chiffrée à moins de 8 km par heure de climatisation active.
- À titre de comparaison, un « petit » pack de 50 kWh perdrait moins de 10 % de sa capacité pour 8 heures de climatisation sous forte chaleur.
En pratique, cela signifie qu’un trajet urbain ou un long embouteillage n’entraîne pas la mise en péril de la batterie. Même dans un cas aussi extrême que le test du ADAC, la clim reste un « petit » consommateur face au pack de traction.
Comparaison avec la climatisation en voiture thermique
La comparaison est encore plus favorable au véhicule électrique lorsque l’on oppose l’efficacité énergétique de l’électrique à celle du moteur à combustion :
- Sur un moteur thermique, la climatisation peut pomper 1 à 1,5 L/heure de carburant en mode « stau », soit l’équivalent de 10 à 15 kWh.
- La même climatisation branchée sur le réseau électrique consomme 1,2–1,5 kW, soit 8 km/h d’autonomie perdue – bien moins qu’un litre d’essence.
On perçoit ici la double victoire : économique pour le conducteur et environnementale, puisque la clim électrique n’émet pas de CO₂ additionnel en usage urbain. Pour certains conducteurs, le choix devient évident : mieux vaut rouler au frais que transpirer en ouvrant les fenêtres, sans crainte de « siphonner » son autonomie.
Conseils pratiques pour optimiser l’usage de la clim
Pour tirer le meilleur parti de votre climatisation électrique tout en minimisant ses effets sur l’autonomie, quelques astuces suffisent :
- Préchauffer ou préclimatiser le véhicule pendant qu’il est encore branché, via l’application constructeur ou la programmation embarquée.
- Réduire légèrement la température de consigne (22 °C au lieu de 20 °C) afin d’éviter un fonctionnement « en continu » du compresseur.
- Utiliser la ventilation (« ventilateur seul ») pendant les phases de roulage à faible allure, pour limiter l’usage du compresseur.
- Fermer les vitres à l’arrêt pour éviter les apports de chaleur extérieure incessants.
Ces pratiques permettent de maintenir une ambiance agréable, tout en préservant la marge d’autonomie nécessaire pour rejoindre une borne de recharge.
Verdict et perspectives pour la mobilité électrique
Les résultats de l’ADAC dissipent les doutes : l’usage prolongé de la climatisation électrique n’est pas un facteur de stress pour l’autonomie. Au contraire, il souligne l’excellence énergétique des systèmes EV et renforce la confiance des conducteurs dans ce type de mobilité, même lors d’été caniculaires ou de longs embouteillages. La climatisation devient ainsi un allié du confort sans pénaliser de manière significative la batterie, au point que rester au frais vaut désormais mieux que rouler fenêtres ouvertes.