La montée en gamme électrique du Duster : défi de modularité
Dacia, roi incontesté du véhicule abordable en Europe, a annoncé l’arrivée prochaine d’un Duster 100 % électrique, sans pour autant renoncer à son ADN tout-terrain. Si le Spring a ouvert la voie en tant que citadine à batterie fabriquée en Chine, le futur Duster reprendra le flambeau en offrant une alternative électrifiée aux millions d’automobilistes séduits par sa polyvalence. L’objectif est clair : poursuivre la démocratisation de la mobilité électrique tout en conservant un prix d’appel compétitif, sans recourir à des compromis sur le terrain (volumes de chargement, habitabilité ou capacités hors bitume).
CMF-BEV : la plateforme commune des futurs Dacia électriques
Le secret de cette conversion réside dans l’adoption de la plateforme CMF-BEV (Common Module Family – Battery Electric Vehicle) développée par Renault. Basée sur l’architecture CMF-B des modèles thermiques, celle-ci est adaptée pour accueillir :
Jusqu’à présent, tous les véhicules CMF-BEV (Renault 5 électrique, R4 concept, future Twingo) étaient à traction avant. Mais Renault a déjà montré, via le prototype R4 e-AWD, qu’il était possible d’ajouter un second moteur à l’arrière pour obtenir de l’All-Wheel Drive sans repenser entièrement la structure. Vu les dimensions proches entre le Duster et ce concept R4, il est très probable que le Duster électrique bénéficie lui aussi d’un moteur sur chaque essieu pour renforcer ses aptitudes en tout-chemin.
Vers un Duster 4×4 électrique : mode d’emploi
L’ajout d’un second moteur électrique à l’arrière présente plusieurs avantages :
L’architecture 4×4 sur batterie implique bien sûr une gestion thermique renforcée pour chaque bloc moteur et l’ajout d’un circuit de refroidissement dédié. Mais les constructeurs premium l’ont déjà démontré : un SUV familial bien conçu peut concilier autonomie d’au moins 300 km WLTP et capacités tout-terrain décentes.
Calendrier et cohabitation des motorisations
Selon les déclarations de Denis Le Vot, patron de Dacia, le Duster électrique devrait être officiellement présenté à l’automne 2025, pour un démarrage des livraisons en 2026. Il prendra place en second dans la gamme EV après le futur Spring (nouvelle génération), et sera suivi en 2027 par un Sandero électrique. Dans le même temps, Dacia prévoit de lancer deux modèles plus grands (successeurs du Bigster concept) avec un moteur thermique, afin de couvrir tous les segments.
Autre particularité du plan Dacia : l’offre des Duster et Sandero restera bicéphale jusqu’en 2030 au moins, avec versions essence/diesel hybrides et versions 100 % électriques. Cet équilibre permettra de répondre à toutes les attentes, du conducteur urbain en quête de zéro émission au passionné d’évasion loin des bornes de recharge.
Production partagée pour des coûts maîtrisés
La pierre angulaire de la stratégie de Dacia reste la production sur une même ligne des modèles thermiques et électriques. Cette mutualisation des chaînes a plusieurs bénéfices :
En réutilisant la majorité des éléments de carrosserie et de structure, Dacia limite la complexité logistique et garde une longueur d’avance sur les nouveaux entrants low-cost. Le choix de conserver le même atelier pour fabriquer Duster thermique et électrique évite des coûts supplémentaires qui se répercuteraient immédiatement sur le prix de vente.
Vers un Duster électrique européen et populaire
En misant sur la CMF-BEV et l’awareness d’un nom aussi emblématique, Dacia s’apprête à proposer un SUV électrique capable de rivaliser sur l’entrée de gamme. La promesse est double : un plancher bas pour l’habitabilité, un prix serré grâce à la production partagée, et une version 4×4 optimisée pour ceux qui ne veulent pas sacrifier leur esprit baroudeur. Les amateurs de mobilité verte retrouveront donc bientôt un Duster avec la même dose de praticité, mais propulsé par l’électricité – et, pour la première fois, doté de deux moteurs pour franchir les cols ou grimper les pistes de gravier en toute sérénité.