Un véritable feuilleton s’est invité sur Instagram : un échange piquant entre la fiancée du patron de Brabus et l’épouse du rappeur PA Sports a dévoilé au grand jour un phénomène préoccupant pour le préparateur allemand : la prolifération de Brabus « contrefaits ». Au milieu des émotions et des quiproquos, la question reste la même : comment distinguer un vrai Brabus d’un vulgaire faux ? Terra Auto fait le point.
Le « drame » sur Instagram qui agite la toile
Tout a commencé lorsqu’une influenceuse a publié une photo d’elle, fière, à côté d’une prétendue Mercedes G 63 Brabus. La jeune femme, épouse du rappeur PA Sports, affichait un modèle estampillé Brabus, sans certitude sur son authenticité. En commentaire, Mili Umicevic – compagne de Constantin Buschmann, CEO de Brabus et héritier du fondateur – a interpellé l’influenceuse d’un ton jugé « émotionnel et trop agressif », affirmant que ce véhicule « semblait porter de faux éléments Brabus ».
Rapidement, la discussion a enflammé les réseaux sociaux, jusqu’à inciter de nombreux passionnés à taguer la fiancée du patron de Brabus pour vérifier l’authenticité de leur propre modèle. Face au tollé, Constantin Buschmann a publié un message officiel exprimant ses regrets quant au ton employé et rappelant les dangers de ces « contrefaçons, surtout en dehors de l’Europe ».
Pourquoi tant de Brabus « pirates » ?
Le phénomène n’est pas nouveau : les préparations Brabus, réputées pour leur puissance débridée et leur finition exemplaire, sont un terrain de jeu idéal pour les faussaires. Ces derniers démontent des Mercedes standard, y ajoutent des pièces « à l’aspect Brabus » et revendent l’ensemble à prix d’or, sans respecter les normes techniques et les garanties constructeur/prestateur.
- Composants non homologués : plaques et boîtiers regravés, ajouts de logos sur des accessoires d’origine douteuse.
- Finitions approximatives : soudure apparente, peinture non conforme, détails intérieurs mal ajustés.
- Absence de certificat constructeur : les vrais modèles Brabus bénéficient d’une homologation spécifique et d’un dossier technique détaillé.
Les clés pour reconnaître un vrai Brabus
Plusieurs indices fiables permettent de distinguer un modèle original d’une simple imitation :
- Numéro de constructeur (HSN) : Brabus est enregistré auprès du Kraftfahrt-Bundesamt (KBA) en tant que constructeur indépendant. La clé HSN (Herstellerschlüsselnummer) officielle est 7780 et doit figurer dans le champ 2.1 de la carte grise.
- Code WMI dans la VIN : les véhicules Brabus portent les préfixes WMI « W09 » ou « B16 » au début de leur numéro de châssis (VIN). Ce code unique identifie le constructeur sur toute la durée de vie du véhicule.
- Indication « Brabus » sur la carte grise : dans la pratique, le constructeur officiel doit apparaître comme fabricant, et non pas Mercedes-Benz.
Toute incohérence sur ces trois points doit alerter l’acheteur potentiel.
L’exemple édifiant d’une G 63 d’occasion
Un cas concret a récemment mis en lumière la difficulté du grand public à vérifier l’authenticité. Un Mercedes-AMG G 63 vendu 319 890 € affichait une clé HSN « 2222 », correspondant à Mercedes-Benz. Or, un vrai Brabus LS 800, dérivé du G 63, doit indiquer clairement Brabus comme constructeur et porter la clé « 7780 ». Ce décalage prouve qu’il s’agit d’un simple relooking, sans modification structurelle ni garantie Brabus.
Les mesures annoncées par Brabus
Conscient de l’ampleur du problème, Brabus prévoit des actions en plusieurs volets :
- Campagnes de sensibilisation : formation des concessionnaires et information du grand public sur les canaux officiels et les salons automobile.
- Renforcement légal : poursuites judiciaires contre les revendeurs de pièces contrefaites et contrôle systématique des importations hors Europe.
- Position de la communication : création d’un pôle dédié pour clarifier les responsabilités et éviter les messages discordants, en attendant la nomination d’un nouveau responsable de la communication.
Conseils pratiques pour les acheteurs et collectionneurs
Avant toute acquisition, qu’il s’agisse d’un neuf ou d’un véhicule d’occasion, il est impératif de :
- Vérifier la carte grise pour la clé HSN 7780 et l’éditeur « Brabus GmbH » au lieu de Mercedes-Benz.
- Demander le dossier complet d’homologation et la liste des travaux réalisés par les techniciens certifiés Brabus.
- Inspecter le numéro VIN et confirmer la présence des codes WMI « W09 » ou « B16 » sur la tôle d’identification du châssis.
- Contacter Brabus directement pour valider l’authenticité des options incluses et la couverture de garantie.
En suivant ces étapes, l’acheteur s’assure de rouler dans un véhicule conforme aux standards de performance et de sécurité établis par Brabus.
Le conflit Instagram aura peut-être servi de catalyseur pour révéler l’ampleur des contrefaçons et inciter Brabus à renforcer ses procédures de contrôle. Pour les passionnés d’automobile, c’est l’occasion de redoubler de vigilance et de préserver la réputation de ces joyaux de la route.