dimanche 8 juin 2025

Le week-end de la Pentecôte 2025 restera gravé dans la mémoire des automobilistes comme l’un des pires épisodes d’embouteillages sur la route des vacances vers l’Italie et la Croatie. Samedi matin, la circulation sur l’autoroute A10 (Tauernautobahn) a été paralysée par un bouchon record de plus de 45 km, dû à la réduction à une seule voie de circulation dans le tunnel de Golling, en Salzbourg. Retour sur un chaos routier d’ampleur exceptionnelle.

Un chantier stratégique devenu point noir

Depuis plusieurs semaines, les travaux de rénovation du réseau routier alpin ont mobilisé d’importants moyens sur la A10, notamment dans le secteur de Golling. Les anciennes habitations du tunnel font l’objet d’une réhabilitation cruciale pour la sécurité et la fluidité future du trafic. Malheureusement, les travaux, programmés en pleine saison touristique, ont entraîné :

  • La fermeture partielle du tunnel, avec circulation alternée sur une seule voie par sens.
  • Un ralentissement systématique, amplifié par le trafic de loisirs en provenance d’Allemagne et d’Europe du Nord.
  • Des délais de franchissement dans le tunnel atteignant plus d’une heure, transformant la chaîne de voitures en une file sans fin.

En temps normal, les engorgements lors des vacances sont fréquents, mais jamais d’une telle envergure sur la principale artère nord-sud des Alpes.

Impacts jusqu’en Bavière et routes secondaires saturées

Les conséquences ne se sont pas limitées au territoire autrichien. Dès l’entrée en Bavière, sur l’A8 près de Neukirchen, des kilomètres de files se sont formés :

  • Des vacanciers cherchant à éviter l’A10 ont emprunté la Salzachtal-Bundesstraße, seule alternative viable, mais elle a rapidement montré ses limites.
  • Les petits villages traversés par ces itinéraires de déviation, habituellement calmes, ont subi un afflux de véhicules provoquant des ralentissements et une gêne considérable pour les résidents.
  • Les parcours de crête et les routes de montagne, moins adaptées aux longues files, ont contribué à provoquer un « effet d’entonnoir » aggravant encore la situation.

Le recours massif aux itinéraires secondaires a ainsi transformé le paysage routier local en un véritable cauchemar pour les automobilistes comme pour les riverains.

Facteurs aggravants : travaux ferroviaires et report modal

Outre la seule raison routière, le rapport d’experts pointe un autre facteur : la baisse de l’offre ferroviaire durant la période de Pentecôte. Des chantiers de maintenance et des suppressions de trains sur les axes Est-Ouest ont incité de nombreux voyageurs à privilégier le véhicule personnel :

  • Des lignes à grande vitesse partiellement interrompues, notamment entre Munich et Vienne.
  • L’impossibilité de trouver des billets de train en seconde classe, même à tarif élevé.
  • Une tendance récente à la « déferlante automobile » dès la moindre perturbation ferroviaire.

Ce report modal a alimenté l’afflux des voitures sur l’A10, accentuant le choc entre travaux routiers et affluence touristique.

Blocages à la frontière et contrôles accrus

Le retour en direction de l’Allemagne s’est également heurté à une autre difficulté : les contrôles frontaliers entre l’Autriche et la Bavière. La Bundespolizei a multiplié les stations mobiles et vérifications documentaires, notamment à Walserberg et dans le Berchtesgadener Land :

  • Contrôles d’identité et de conformité des véhicules pouvant entraîner 30 à 90 minutes d’attente supplémentaires.
  • Inspection aléatoire du chargement pour prévenir toute activité illégale, allongeant mécaniquement la durée de passage.
  • Une coordination parfois aléatoire entre polices autrichienne et allemande, générant des « points noirs » aux postes frontières secondaires.

Ces mesures de sécurité, légitimes mais mal synchronisées avec l’afflux des vacanciers, ont contribué à une ambiance de grande frustration.

Prévisions pessimistes pour la fin du week-end

Les prévisionnistes routiers ne voient guère d’amélioration avant mardi : la vague de retour, annoncée pour le lundi de Pentecôte, devrait déclencher un second pic de circulation. Les principaux axes concernés seront :

  • L’A10 Tauernautobahn, toujours en travaux, avec des débits réduits à 50 % en direction Nord.
  • L’A8 bavaroise, où les ralentissements pourraient se prolonger jusqu’au Mittelfeld de Munich.
  • L’A12 Inntalautobahn en Tyrol, qui doit absorber la surcharge du trafic transalpin.
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Après des mois d’incertitudes suite à l’annonce du départ de Carlos Tavares, le groupe Stellantis semble enfin prêt à désigner son nouveau patron. Selon plusieurs sources de Bloomberg relayées par nos confrères, un candidat occupe désormais la place de favori et pourrait être officiellement nommé dans les jours à venir. Cette décision, attendue par l’ensemble de l’industrie automobile, intervient dans un contexte de fort ralentissement des ventes aux États-Unis et de capacité industrielle excédentaire en Europe.

Antonio Filosa, profil du probable successeur

Le nom d’Antonio Filosa revient avec insistance dans les couloirs de Stellantis. Né à Naples, il a rejoint Fiat dès 1999 et a gravi tous les échelons du constructeur italien. Après avoir successivement occupé des postes de direction en Europe et en Amérique du Nord, il a joué un rôle clé dans la fusion de FCA et PSA Group en 2021.

Responsable de la planification produit chez Fiat (1999–2015) Directeur régional pour l’Amérique du Nord (2016–2020) Architecte de l’intégration FCA-PSA, donnant naissance à Stellantis (2021) Directeur en charge des activités américaines depuis 2024

Ses collègues décrivent Antonio Filosa comme un dirigeant pragmatique, doté d’une vision long terme et capable de transformer les défis du marché en opportunités de croissance. Sa connaissance intime des deux principales zones de vente de Stellantis – l’Europe et les États-Unis – fait de lui un choix logique pour prendre la barre du navire.

Les défis hérités de la présidence Tavares

La prochaine direction de Stellantis devra composer avec plusieurs difficultés stratégiques :

Baisse de 15 % des ventes aux États-Unis en 2024 : face à une concurrence intense dans les segments pickup et SUV, le groupe doit réévaluer son offre et ses prix. Surcapacité en Europe : les usines de Termoli et Melfi, en Italie, peinent à absorber le volume de production prévu, entraînant des coûts excessifs. Renaissance des marques de prestige : Maserati et Alfa Romeo ont besoin d’un nouveau souffle pour rivaliser avec les constructeurs allemands et le dynamisme des marques chinoises. Transition énergétique : accélérer le déploiement de véhicules électriques et hybrides tout en maîtrisant les coûts des nouvelles plateformes BEV.

Ces enjeux exigent un leader capable de piloter à la fois la restructuration opérationnelle, l’innovation technologique et la maîtrise financière.

Une vision pour l’électrification et la digitalisation

Stellantis a déjà investi des milliards d’euros dans ses futures plateformes électriques. Le nouveau CEO devra :

Consolider l’alliance avec des fournisseurs de batteries et sécuriser l’approvisionnement en matières premières critiques. Optimiser le coût de production des modèles BEV, afin de proposer des prix compétitifs sans sacrifier les marges. Renforcer l’écosystème logiciel, y compris la connectivité, les services embarqués et la monétisation de la donnée. Mettre en place une architecture modulaire (eCMP, STLA) pour réduire la complexité industrielle.

La cohérence entre innovation numérique et production de masse sera un axe central pour répondre aux attentes des investisseurs et des clients.

Confiance des investisseurs et réactions boursières

Depuis le début du mois de mai, le titre Stellantis affiche une légère remontée, signe que les marchés anticipent favorablement cette nomination. Les analystes soulignent :

Une dynamique haussière due à l’espoir d’un plan stratégique clarifié. La nécessité de rassurer les fonds d’investissement sur la capacité du groupe à générer des bénéfices. La perspective d’un redressement en Amérique du Nord, où Stellantis détient plusieurs marques fortes (Jeep, Ram).

Ces signaux favorables renforcent l’idée que le successeur de Tavares bénéficiera dès son entrée en fonction d’un climat de confiance relatif.

Les attentes des parties prenantes

À quelques jours de l’annonce officielle, différentes parties prenantes expriment leurs attentes :

Salariés et syndicats : exigent une vision claire sur les plans de restructuration et la protection des emplois industriels. Clients : souhaitent un rythme soutenu de renouvellement des gammes, notamment en matière d’électrique et d’hybride. Fournisseurs : espèrent une meilleure prévisibilité des volumes et des partenariats durables sur le long terme. Gouvernements : s’attendent à des engagements forts sur la neutralité carbone et le maintien d’usines dans l’UE.

Le prochain CEO devra donc faire preuve d’une grande capacité d’écoute et d’arbitrage pour concilier ces intérêts parfois divergents.

L’avenir de Stellantis entre prudence et ambition

En plaçant Antonio Filosa en tête du groupe, Stellantis opterait pour un leader interne, rodé aux rouages de l’organisation et respecté pour son expertise technique et commerciale. Sa promotion marquerait la fin d’une ère, mais aussi le début d’un nouveau chapitre où l’exigence de performance cohabitera avec la quête d’innovation. À Munich comme à Turin ou Detroit, les professionnels de l’automobile garderont un œil attentif sur la prise de fonction effective et sur les premières décisions stratégiques – qu’il s’agisse de fermetures d’usines, de lancements produits ou de partenariats technologiques.

Certains experts estiment que les reflux de véhicules pourraient se chevaucher avec les flux des Tyroliennes cherchant à rejoindre la côte sud, maintenant que les hôtels en Croatie commencent à annoncer un taux de remplissage record.

Conseils pratiques pour échapper à la file

Face à ces prévisions sombres, voici les recommandations essentielles :

  • Décaler son départ : viser tôt le matin (avant 6 h) ou tard le soir (après 20 h) pour profiter des « heures creuses ».
  • Reporter le retour au mardi : une solution qui a fait ses preuves pour éviter le pic du lundi.
  • Surveiller les applications de trafic en temps réel (Waze, Google Maps, ADAC) pour choisir la meilleure fenêtre de passage.
  • Étudier des itinéraires alternatifs, notamment via l’A23 en Carinthie, moins fréquentée mais plus lente.
  • Prévoir suffisamment de nourriture, d’eau et de carburant avant d’entrer dans la zone de travaux.

Ces quelques précautions peuvent transformer une journée cauchemardesque en une expérience plus supportable, voire fluide selon la météo et la gestion des travaux.

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