Alors que la planète hypercars évolue à grands pas vers l’électrification, Giamaro Automobili, une jeune marque italienne basée à Modène, vient de jouer un coup de maître en dévoilant sa Katla. Baptisée d’après l’un des volcans islandais les plus actifs, cette hypercar 100 % thermique promet de bousculer les codes du segment avec un V12 quadriturbo et des chiffres de performance jamais vus sur une motorisation exclusivement à combustion.
À l’assaut de Modène : naissance de Giamaro Automobili
Fondée par les frères Giacomo et Pierfrancesco Commendatore, héritiers d’un empire familial dans le secteur du matelas, Giamaro Automobili s’est implantée dans la Motor Valley, au cœur de l’Italie mythique des supercars. Leur ambition : reprendre aux poids lourds allemands et suédois la couronne ultime de la performance pure.
Le V12 quadriturbo : un monstre mécanique
- Architecture en “V chaude” à 120° pour optimiser la compacité et l’évacuation des gaz.
- Sept litres de cylindrée, lubrification en carter sec et quatre turbocompresseurs logés à cœur du V.
- Absence totale d’assistance électrique : 2 157 ch pour 2 008 Nm de couple, délivrés “à la pure”.
- Moteur installé en position centrale longitudinale, gage d’une répartition optimale des masses.
Ce V12, développé en collaboration avec Italtecnica, se veut le plus puissant des blocs thermiques sur le marché, sans recourir à la moindre aide électrique.
Une puissance calibrée sur trois niveaux
Pour ne pas effrayer d’emblée ses propriétaires, la Katla dispose de trois clés de puissance :
- Clé blanche : mode “Gentle” limité à 800 ch.
- Clé noire : mode “Sport” à 1 670 ch et 1 556 Nm.
- Clé rouge : accès au mode “Volcano”, débridant l’intégralité des 2 157 ch et 2 008 Nm.
Cette progressivité permet d’adapter la Katla aux conditions de circulation et au tempérament du conducteur.
Châssis carbone et suspensions F1
Le Katla repose sur un châssis monocoque en fibre de carbone tandis que des éléments de structure en aluminium assurent la protection en cas de choc. L’ensemble ne pèse que 1 450 kg à vide. Les trains roulants arborent :
- Suspensions à triple réglage électronique, actionnées par pushrods à la manière d’une Formule 1.
- Réglage de la hauteur de caisse pour optimiser l’aérodynamisme ou le confort.
- Direction dynamique à assistance variable, calibrée sur chaque mode de puissance.
- Roues 20 pouces à l’avant (265/35) et 21 pouces à l’arrière (345/30), chaussées en pneus semi-slicks.
- Freinage carbone-céramique avec disques de 420 mm et étriers dix pistons à l’avant, quatre pistons à l’arrière.
Aérodynamisme actif et style évocateur
La silhouette, longue de 4,91 m, large de 2,03 m et basse de 1,19 m, associe passages d’air, diffuseurs massifs et extracteur de fumées pour générer un appui maximal. Un aileron arrière s’ajuste en hauteur et en inclinaison pour servir également de “spoiler-airbrake”. Le coefficient de traînée est annoncé à 0,33, preuve que la Katla allie déportance et pénétration dans l’air.
Un cockpit racing-luxe
À l’intérieur, deux sièges baquets en carbone accueillent le pilote et son passager. L’ambiance mêle carbone apparent, cuirs Nappa et Alcantara. La planche de bord intègre :
- Un combiné d’instrumentation 12,3 pouces entièrement numérique.
- Un écran tactile central pour l’infodivertissement et les réglages véhicule.
- Des commandes “directes” pour la climatisation, la sélection des modes de conduite et la gestion de l’aileron.
- Une console centrale avec sélecteur de rapports et gâchettes de changement de vitesse.
Production sur-mesure et exclusivité
Giamaro ne livre pas une voiture “clé en main” : chaque client est associé au processus de personnalisation. Cette approche artisanale garantit qu’aucun Katla ne sera identique à un autre. Selon les fondateurs, 30 précommandes auraient déjà été confirmées, bien que ni le volume final ni le tarif unitaire n’aient encore été rendus publics.
Positionnement face à la concurrence
La Katla se place parmi les plus féroces hypercars à combustion :
- Koenigsegg Gemera (2 300 ch) : hybride, donc assistée électriquement.
- Hennessey Venom F5 Evolution (2 059 ch) : biturbo V8, recordman des ICE purs avant l’arrivée du Katla.
- Bugatti Tourbillon (1 800 ch) : V16 hybride, mais puissance inférieure en mode thermique seul.
Avec 2 157 ch sans électricité, la Giamaro Katla revendique la couronne du “puissant puriste” – une niche où peu d’offres existaient jusqu’à présent.
Premiers essais et sensations
Sur la Nordschleife du Nürburgring, le prototype s’est montré déjà à l’aise, grâce à :
- Une répartition idéale des masses (48/52 %), favorisant l’agilité.
- Une prise d’appui en courbe et en ligne droite qui autorise des vitesses extrêmes sans perdre l’auto.
- Un freinage ultra-progressif, malgré les décélérations soudaines.
Liam, lors de la séance d’essai, a noté une montée en régime “sculptée” par la sonorité rauque du V12, évoquant une symphonie mécanique entièrement dédiée à la performance.
Un nouvel ère pour le puriste thermique
Au moment où beaucoup jettent un regard dubitatif sur les motorisations électriques, la Giamaro Katla rappelle qu’il reste un public prêt à s’enthousiasmer pour l’essence et le chœur d’un moteur V12. En misant tout sur la force brute, l’artisanat et une personnalisation extrême, Giamaro Automobili signe un manifeste pour le “petrol head” de demain.