Le retour en force du turbo-diesel dans les SUV

Alors que les immatriculations de véhicules diesel chutent sous la pression des normes et des critiques, le turbodiesel s’affirme plus que jamais comme un choix pertinent, notamment dans le segment des SUV de taille moyenne. Dans un comparatif récent, quatre stars de la catégorie – l’Audi Q5, le BMW X3, le Mercedes GLC et le VW Tayron – ont mis à mal les préjugés en affichant performances, confort et efficacités remarquables. Passons en revue les enseignements clés de ce test.

Des blocs 2,0 l Vierzylinder à près de 200 ch

Tous s’appuient sur le même canevas technique : un turbodiesel deux litres quatre cylindres, une cavalerie proche de 200 ch et un couple généreux de 400 à 440 Nm. Ce socle permet à chaque modèle de conjuguer vigueur et polyvalence :

  • Audi Q5 : 6,6 L/100 km en cycle mixte WLTP, avec un réglage orienté confort long-courrier.
  • BMW X3 : 6,5 L/100 km, leader en accélération rapide (0–100 km/h en 7,6 s) grâce à une calibration moteur plus sportive.
  • VW Tayron : 6,5 L/100 km, forte habitabilité et homogénéité du compromis confort/efficacité.
  • Mercedes GLC : 6,2 L/100 km en usage courant, avec un record de 5,1 L/100 km sur la boucle « Eco » grâce à une aérodynamique optimisée et un contrôle thermique poussé.

Une autonomie franchissant le millier de kilomètres

Avec son réservoir de 62 L, le GLC s’illustre particulièrement : il franchit aisément les 1 000 km en une seule étape. Concrètement, un utilisateur effectuant 200 km par jour sur autoroute peut espacer ses arrêts pour faire le plein à une cadence hebdomadaire, sans contrainte de recharge ni de coupure prolongée. Cette supériorité d’autonomie se retrouve plus ou moins sur les autres modèles (50–60 L de réservoir), confirmant l’argument principal en faveur du diesel : la liberté sur longue distance.

Du confort de haut niveau malgré la critique

Loin des clichés d’un moteur rugueux, les nouveaux turbodiesel se montrent silencieux et raffinés :

  • Mercedes GLC : suspension pneumatique adaptative et direction à quatre roues orientables, assurant une stabilité et un confort proches de ceux d’une Classe S.
  • VW Tayron : réglage plus ferme pour la famille, mais sans tassements excessifs, avec un habitacle spacieux et bien insonorisé.
  • BMW X3 : châssis rigoureux, amortisseurs pilotés, ressenti de barre stabilisatrice contenu pour un comportement vif.
  • Audi Q5 : compromis doux, sièges ergonomiques et ancrage sans vibration, bien qu’un poil gourmand comparé aux autres.

Un « tour de force » en couple

Le couple diesel, imposant jusqu’à 440 Nm à bas régime, rivalise désormais avec celui de légendes sportives. À titre d’exemple, un Lamborghini Countach de 1988 ne dépassait pas 418 Nm. Cet avantage se traduit par :

  • Des reprises fulgurantes dès 50 km/h, idéales pour les dépassements en toute sécurité.
  • Un mode « Eco » plus efficace, où la coupure partielle du moteur et la récupération d’énergie contribuent à de véritables économies.
  • Une transmission intégrale sur la plupart de ces modèles, pour exploiter au mieux ce couple sur sols glissants.

Les limites du diesel en utilisation urbaine

Si le diesel excelle sur autoroute, il montre ses faiblesses en ville :

  • Démarrages à froid fréquents, qui génèrent plus d’émissions polluantes en l’absence de montée en température rapide.
  • Bouchons et route sinueuse, où la pollution locale demeure plus élevée qu’avec un électrique ou un hybride rechargeable.
  • Coût des systèmes de post-traitement (FAP, SCR), qui impose un entretien exigent en kilomètres parcourus.

Une réponse à la réalité du grand voyage

Pour un conducteur parcourant régulièrement plus de 1 500 km par mois, tractant une caravane ou voyageant dans des régions moins équipées en bornes de recharge, le turbodiesel demeure le choix pragmatique. Aucune autre motorisation n’offre aujourd’hui un tel compromis entre autonomie, confort et rapidité de ravitaillement :

  • Ravitaillement express : 5 minutes pour 1 000 km d’autonomie complémentaires.
  • Accessibilité : réseau de stations-service omniprésent, même dans les zones rurales.
  • Fiabilité éprouvée : motoristes allemands ont affiné leurs blocs diesel pendant des décennies.

Diesel : pas le futur, mais une excellente réalité

Si la généralisation de l’électrique reste inéluctable, surtout pour la transition climatique, le diesel n’en finit plus de prouver qu’il garde une place de choix dans le parc automobile mondial, notamment pour les grands rouleurs et les usages intensifs. Dans ce comparatif, les SUV diesel démontrent que, loin d’être relégué au rang de relique, le moteur à explosion turbo est aujourd’hui plus performant, plus propre et plus confortable que jamais.

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