La Mercedes G‑Klasse se découvre : tout ce qu’il faut savoir sur le nouveau cabriolet
La G‑Klasse a toujours été une icône : silhouette carrée, présence monumentale et statut quasi royal dans le monde des SUV. Mercedes surprend aujourd’hui en ajoutant une corde inattendue à son arc : la G‑Klasse en version cabriolet. Après la refonte 2024 et les déclinaisons performantes AMG, la maison de Stuttgart lance des prototypes de la G‑Cabriolet et ouvre officiellement une nouvelle page pour ce modèle mythique. Ce choix peut paraître audacieux — et il l’est — mais Mercedes a en tête une logique commerciale et symbolique claire. Voici un décodage technique, marketing et pratique de cette nouveauté.
Un cabriolet… mais pas n’importe lequel
La G‑Cabriolet annoncée par Mercedes n’est pas un roadster léger : il s’agit d’une version quatre portes à toit souple, pensée comme une « édition spéciale ». L’approche retenue vise à préserver le caractère massif et la rigidité structurelle du modèle tout en proposant l’expérience de conduite « open air » propre aux véhicules décapotables. Concrètement, Mercedes conserve les montants latéraux et la partie arrière (C‑piliers) pour garantir la sécurité et la tenue de caisse ; l’espace entre ces montants est recouvert par un toit en toile qui s’étend sur le compartiment arrière.
Les défis techniques : rigidité et confort acoustique
Transformer une carrosserie aussi verticale en cabriolet implique plusieurs défis techniques majeurs. La suppression du toit modifie la torsion de la caisse ; Mercedes compense par des renforts longitudinaux et transversaux, ainsi qu’une probable traverse entre les C‑piliers pour préserver la rigidité. L’isolation acoustique et la gestion des vibrations sont également des enjeux : la révision 2024 a déjà introduit des éléments d’isolation renforcés et une nouvelle A‑colonne pour réduire les bruits aérodynamiques — des acquis qui serviront la version découvrable.
Quid des motorisations et des performances ?
La gamme moteur de la G‑Klasse reste actuelle : le G 450 d (diesel avec assistance électrique), le G 500 avec moteur en ligne six cylindres mild‑hybrid et, évidemment, l’incontournable AMG G 63 en V8 qui demeure le summum en termes de performances. Mercedes ne donne pas encore la liste exacte des motorisations pour le cabriolet, mais il est raisonnable de s’attendre à des versions proches de la gamme standard, avec peut‑être un positionnement en édition limitée pour les variantes les plus exclusives.
Une offre mondiale — y compris les États‑Unis
Fait notable : Mercedes annonce l’ambition d’offrir la G‑Cabriolet « presque partout dans le monde », et pour la première fois explicitement aux États‑Unis. Cela change la donne : le marché américain, friand de véhicules à forte personnalité, pourrait devenir un débouché prioritaire pour cette déclinaison. Pour Mercedes, c’est aussi une manière de consolider l’image premium et l’attrait émotionnel de la G‑Klasse à l’échelle globale.
Design : conserver l’ADN sans tomber dans l’excès
Les premières images teasers et les prototypes montrent que Mercedes joue la carte de la cohérence : la boite à roulettes de la G reste, les traits anguleux sont préservés, et l’intégration du toit souple est traitée discrètement. L’idée est d’offrir un cabriolet qui ne trahit pas l’essence de la G‑Klasse mais qui ajoute une dimension lifestyle. Les montants et la face arrière sont renforcés et mis en valeur — l’esthétique se veut robuste plutôt que frivole.
Positionnement commercial et clientèle
Plus qu’une simple nouveauté produit, la G‑Cabriolet est un objet de désir. La clientèle visée est aisée, recherche l’exclusivité et aime afficher un certain standing. Mercedes pourra proposer des éditions limitées, voire une variante Maybach ultra‑luxe, dans la continuité de modèles spéciaux comme la Maybach G 650 Landaulet. En parallèle, la version standard du cabriolet pourrait séduire une niche de clients qui veulent le prestige de la G avec le plaisir de rouler décapoté.
Prix et accessibilité : le niveau d’entrée reste élevé
La G‑Klasse, même standardisée, se situe déjà sur des tarifs élevés. Après le facelift de 2024, les prix ont peu augmenté mais restent sur des niveaux premium (G 450 d autour de 122 808 €, G 500 à 132 328 €, AMG G 63 à 189 329 €). Le cabriolet, par son exclusivité et les renforts structurels nécessaires, sera probablement positionné au‑dessus de ces tarifs, particulièrement pour les éditions limitées ou AMG.
Usages : entre exotisme et praticité
La G‑Cabriolet n’est pas conçue pour devenir un véhicule de masse : son usage sera souvent secondaire, lié aux loisirs, aux sorties en bord de mer ou aux événements. Toutefois, Mercedes entend que le véhicule reste praticable au quotidien — d’où l’attention portée à l’isolation, au confort et à l’équipement. Le cabriolet pourrait aussi jouer un rôle fort en marketing et en image de marque, stimulant les ventes de l’ensemble de la gamme G.
Ce qu’il faut surveiller
La G‑Klasse cabriolet est une audace mesurée : elle capitalise sur une mythologie établie tout en explorant une nouvelle facette commerciale. Reste à voir si la clientèle répondra massivement à ce mélange de robustesse et de plaisir décapotable — mais en termes d’impact médiatique et d’image, Mercedes vient de frapper fort.
