McLaren W1 : la quête de la légèreté et de la performance ultime

Pour son nouveau W1, McLaren place la barre encore plus haut en fusionnant un biturbo-V8 suralimenté et une électromachine. L’enjeu principal ? Réduire chaque gramme afin d’exploiter au mieux quasiment 1 275 ch cumulés. Ce mariage inédit entre mécanique thermique et électrique illustre la stratégie maison : pousser la technologie vers ses limites tout en gardant un poids minimal pour des performances hors normes.

Le V8 « MHP-8 » : 928 ch dans un bloc allégé

  • Puissance et couple : 683 kW (928 ch) et 900 Nm, soit une progression notable par rapport au M840T (737 ch).
  • Régime moteur : jusqu’à 9 200 tr/min (vs 8 500 tr/min), pour une sonorité plus aiguë et une puissance exploitable plus haut.
  • Réduction de poids : –10 kg net grâce à une optimisation pointue – réduction de la course, pistons allégés, arbre à cames creux et bloc plus compact.
  • Turbos à l’extérieur : deux twin-scroll montés latéralement pour abaisser la hauteur du moteur et limiter les pertes par chemin d’échappement long.
  • Alimentation optimisée : admission ultracompacte, filtre à air intégré et collecteurs profilés pour un gain de réactivité.

Ce V8 de 4 litres, dérivé des blocs antérieurs, a été repensé pour offrir un fonctionnement plus rapide et plus léger, tout en conservant la robustesse nécessaire aux accélérations extrêmes.

L’électromachine intégrée : 347 ch dans une unité compacte

Aux côtés du V8, McLaren installe une électromachine synchrone suraimantée de type PSM, capable d’atteindre 24 000 tr/min. Via une drive unit « 5-en-1 », elle regroupe le moteur électrique, le générateur, l’inverseur et la transmission réductrice dans un seul coffret :

  • Puissance : 255 kW (347 ch).
  • Couple : 440 Nm.
  • Poids : 20 kg seulement pour l’ensemble modulaire.

Ce système feed-back en permanence de l’énergie électrique au bloc thermique et charge la batterie de 1,38 kWh à chaque phase de décélération, maximisant la récupération pour alimenter la traction avant chaque coup de gaz.

La mini-batterie et la récupération énergétique

Contrairement aux hybrides classiques, la petite batterie ne provoque pas de surpoids massif : 1,38 kWh suffit pour assurer quelques kilomètres en tout électrique et fournir le « boost » nécessaire en mode sportif. McLaren a calibré la gestion électronique pour que la batterie soit constamment sollicitée, garantissant une assistance optimale sans jamais plonger en « vide prolongé ».

Transmission et distribution de la puissance

La transmission reste 100 % arrière via une boîte 8 rapports à double embrayage, optimisée pour l’hybride :

  • Absence de marche arrière mécanique – l’électromoteur assure ce fonction.
  • Rapports courts pour exploiter immédiatement le couple électrique.
  • Synchronisation parfaite entre thermique et électrique pour des passages de vitesses ultra-rapides.

McLaren privilégie la propulsion à l’essieu arrière pour préserver la légèreté et la sensation « puriste » d’un hypercar, tout en maintenant une traction suffisante grâce au couple phénoménal délivré par l’ensemble.

Performances stratosphériques

Les chiffres confirment les ambitions de McLaren pour le W1 :

  • 0–200 km/h : 5,8 s (vs 6,8 s pour la P1).
  • 0–300 km/h : 12,7 s (vs 16,5 s).
  • Vitesse de pointe limitée à 350 km/h.

Ces temps s’expliquent par la synergie entre la poussée électrique instantanée et la puissance thermique élevée dans les régimes supérieurs, offrant une linéarité d’accélération quasiment inédite.

Allègement et packaging au cœur du développement

Chez McLaren, la chasse au gramme est une culture : chaque composant du W1 a été revu sous l’angle de la légèreté. Les tubulures, collecteurs et pièces de fixation sont en aluminium ou alliages spéciaux, les circuits de refroidissement simplifiés, et la carrosserie en fibres composites ultralégères. Le résultat : un rapport poids/puissance parmi les meilleurs du marché des hypercars.

Le pilotage électronique : modes et calibration

La gestion du W1 se fait via un boîtier de contrôle central intégrant plusieurs profils de conduite : « Rain », « Sport », « Track » et « Hybrid Boost ». Chaque mode ajuste :

  • Réponse de l’accélérateur (thermique vs électrique).
  • Caractéristiques d’amortissement et de stabilisation.
  • Stratégie de gestion de batterie pour maximiser la récupération.

Ces sélecteurs offrent un compromis entre confort, efficacité et performance ultime, selon le contexte d’utilisation.

Premières impressions sur piste

Lors d’une brève mise en main sur circuit fermé, le W1 se distingue par :

  • Une poussée électrique capable de maintenir une vitesse élevée sans à-coups.
  • Une retenue aérodynamique et un équilibre châssis optimaux, malgré l’implantation hybride.
  • Une sonorité du V8 plus aiguë, créant un contraste fascinant avec le silence des phases électriques.

La combinaison se révèle non seulement efficace sur les lignes droites, mais aussi confiante dans les enchaînements à haute vitesse, grâce à des passages en courbe d’une stabilité remarquable.

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