Aux États-Unis, Volkswagen fait face à un rappel pour le moins insolite concernant son populaire fourgon électrique ID.Buzz. La raison ? La banquette de troisième rangée jugée « trop spacieuse ». La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a ordonné le rappel de 5 637 exemplaires déjà livrés ou présents chez les concessionnaires, citant un non-respect des normes américaines de sécurité.
Détails du rappel NHTSA
La NHTSA a pointé du doigt la largeur de la troisième rangée, qui offre une assise suffisante pour accueillir une troisième personne, bien que le véhicule soit homologué pour deux places à cet endroit. Selon les règlements 49 CFR Part 571.10 combinés au standard FMVSS 208, tout siège apte à recevoir un passager doit être équipé d’un dispositif de retenue adapté :
- Une ceinture de sécurité par place assise.
- Un ancrage solide répondant aux tests de collision FMVSS.
- Une largeur maximale conforme aux dimensions autorisées pour éviter un tiers passager non sanglé.
En l’état, l’ID.Buzz dispose de deux ceintures pour cette rangée, laissant théoriquement un espace suffisant pour un troisième occupant sans attache, ce qui contrevient aux prescriptions de la NHTSA.
Pourquoi une banquette « trop confortable » ?
Volkswagen avait conçu la troisième rangée dans l’esprit « module coulissant » afin de maximiser le confort et la modularité. La banquette se compose de deux sièges individuels rabattables, mais le garnissage généreux et l’espacement entre les appuie-têtes incitent naturellement à y installer un troisième enfant ou adulte. Les ergonomes de VW ont voulu offrir :
- Un large dossier pour un bon maintien latéral.
- Un coussin d’assise généreux garantissant confort et circulation d’air.
- Un mécanisme de coulissage pour ajuster l’espace avant/arrière.
Cette recherche de bien-être a paradoxalement mis l’ID.Buzz en porte-à-faux avec la réglementation américaine, qui considère le volume disponible comme une invitation à occuper la place, même si elle n’est pas homologuée.
Réaction de Volkswagen
Face à cette situation, Volkswagen a reconnu une mauvaise interprétation des normes FMVSS lors de la phase de validation américaine. Le constructeur indique :
- Avoir reçu fin février 2025 un signalement d’un fournisseur sur l’écart réglementaire.
- Ne pas avoir identifié d’accidents ni de blessures liés à ce point précis.
- Informer les propriétaires via une lettre de rappel gratuite et rapide.
VW rappelle que le manuel utilisateur stipule clairement que la troisième rangée n’est prévue que pour deux passagers. Le rappel vise donc à renforcer la conformité, plus qu’à corriger un danger avéré.
Solution technique et calendrier
Pour se mettre en conformité, Volkswagen va installer un profil intérieur non rembourré, limitant la largeur utile de la banquette à la mesure autorisée pour deux places. Concrètement :
- Un insert rigide placé contre le dossier, réduisant l’assise.
- Un contrôle de qualité post-installation pour chaque véhicule rappelé.
- Début des interventions prévu dès juin 2025 dans les concessions américaines.
La population concernée sera contactée par courrier et SMS, avec prise de rendez-vous en ligne. L’opération est gratuite et ne devrait pas durer plus d’une heure.
Impacts clients et réflexion réglementaire
Pour les utilisateurs, ce rappel peut paraître anecdotique. Toutefois, il illustre :
- La complexité des marchés internationaux et des standards de sécurité variés.
- L’importance d’une lecture précise des normes locales avant la commercialisation.
- Les défis rencontrés par les constructeurs lors de l’adaptation de modèles globaux.
Certains propriétaires pourraient redouter une gêne au niveau du confort, tandis que d’autres saluent la démarche proactive de VW pour garantir une conformité totale.
Leçons pour l’industrie automobile
Ce rappel du VW ID.Buzz met en lumière un enjeu majeur pour les constructeurs : réussir à offrir innovation et ergonomie sans enfreindre des régulations parfois strictes. Les enseignements à retenir :
- Anticiper les différences normatives entre marchés (Europe, US, Asie).
- Impliquer les équipes juridiques et réglementaires dès la phase de design.
- Maintenir un dialogue étroit avec les autorités pour clarifier toute ambiguïté.
À l’heure où l’électromobilité se mondialise rapidement, ce type d’opération rappelle que l’excellence technique doit toujours s’accompagner d’une rigueur réglementaire au millimètre près.