Un nouveau tournant pour la surveillance du stationnement

Depuis le 6 mai 2025, la Bavière voisine à peine l’admiration, mais surtout l’intérêt de toute l’Allemagne : la loi sur la mobilité de Bade-Wurtemberg autorise officiellement l’emploi de véhicules munis de scanners automatiques pour contrôler le stationnement. Une première en Allemagne qui s’inspire de pratiques déjà en place aux Pays-Bas, en France et en Pologne. L’objectif ? Moderniser et optimiser la gestion du stationnement urbain tout en allégeant le travail des agents de la voirie.

Le pilote de l’université de Hohenheim

Pour tester cette nouvelle technologie, le ministère des Transports de Bade-Wurtemberg a lancé un projet pilote sur le campus de l’université de Hohenheim. Pendant trois mois, des véhicules équipés de caméras à 360° balayent les parkings et les voiries aux alentours. Le choix de ce site n’est pas anodin : un campus génère un trafic automobile dense et varié, avec des besoins de stationnement fluctuants entre heures de cours et événements universitaires. Cette phase d’expérimentation permettra de mesurer :

  • La fiabilité des scanners pour la lecture automatique des plaques d’immatriculation
  • La rapidité d’identification des véhicules non autorisés
  • La robustesse du système face aux différentes conditions climatiques et lumineuses

Principe et fonctionnement des voitures-scanners

Concrètement, chaque véhicule de contrôle circule à une vitesse modérée, caméra en bandoulière. À l’aide d’un dispositif optique et d’un logiciel de reconnaissance des plaques, il procède au relevé des immatriculations et vérifie en temps réel si les conducteurs ont acheté un titre de stationnement compatible avec leur emplacement. Pour être opérationnel, le système requiert :

  • Un parcmètre “intelligent” où le numéro de plaque est saisi lors de l’achat du ticket
  • Une base de données centralisée consultable instantanément par le scanner
  • Une connexion sécurisée pour l’échange des informations entre le véhicule et le serveur

Des gains d’efficacité impressionnants

Jusqu’à présent, un agent à pied ou à vélo pouvait contrôler environ 50 véhicules par heure. Avec les scan-cars, ce chiffre grimpe à près de 1 000 contrôles par heure, soit un ratio 20 fois supérieur. Les avantages sont multiples :

  • Fluidification des zones urbaines : une présence plus marquée dissuade le stationnement sauvage.
  • Réduction des coûts : moins de frais de personnel pour un nombre de verbalisations plus élevé.
  • Délestage des agents : ces derniers peuvent se concentrer sur les zones à forte densité piétonne, les abords d’écoles ou les pistes cyclables.

Protection des données et respect de la vie privée

Le recours à la reconnaissance automatique de plaques soulève naturellement la question de la vie privée. Pour rassurer les citoyens, le ministère a défini un protocole strict :

  • Seules les plaques, la date, l’heure et le lieu de contrôle sont élaborés par le système.
  • Les images sont immédiatement effacées si la plaque est correctement enregistrée au parcmètre.
  • En cas d’absence de ticket, les photos restent conservées le temps de l’infraction puis sont supprimées.
  • Les visages éventuellement capturés sont floutés automatiquement avant traitement.
  • Tous les échanges de données sont chiffrés pour éviter toute fuite.

Un déploiement progressif mais ambitieux

Après le campus de Hohenheim, plusieurs municipalités ont déjà manifesté leur intérêt : Stuttgart, Mannheim et Friedrichshafen envisagent de tester la technologie dès l’été 2025. Le calendrier prévoit :

  • Juin 2025 : analyse des résultats du pilote et ajustements techniques
  • Juillet–août 2025 : premiers déploiements en zone urbaine dense
  • Fin 2025 : bilan semi-annuel et extension potentielle à l’ensemble du Land
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Après des mois d’incertitudes suite à l’annonce du départ de Carlos Tavares, le groupe Stellantis semble enfin prêt à désigner son nouveau patron. Selon plusieurs sources de Bloomberg relayées par nos confrères, un candidat occupe désormais la place de favori et pourrait être officiellement nommé dans les jours à venir. Cette décision, attendue par l’ensemble de l’industrie automobile, intervient dans un contexte de fort ralentissement des ventes aux États-Unis et de capacité industrielle excédentaire en Europe.

Antonio Filosa, profil du probable successeur

Le nom d’Antonio Filosa revient avec insistance dans les couloirs de Stellantis. Né à Naples, il a rejoint Fiat dès 1999 et a gravi tous les échelons du constructeur italien. Après avoir successivement occupé des postes de direction en Europe et en Amérique du Nord, il a joué un rôle clé dans la fusion de FCA et PSA Group en 2021.

Responsable de la planification produit chez Fiat (1999–2015) Directeur régional pour l’Amérique du Nord (2016–2020) Architecte de l’intégration FCA-PSA, donnant naissance à Stellantis (2021) Directeur en charge des activités américaines depuis 2024

Ses collègues décrivent Antonio Filosa comme un dirigeant pragmatique, doté d’une vision long terme et capable de transformer les défis du marché en opportunités de croissance. Sa connaissance intime des deux principales zones de vente de Stellantis – l’Europe et les États-Unis – fait de lui un choix logique pour prendre la barre du navire.

Les défis hérités de la présidence Tavares

La prochaine direction de Stellantis devra composer avec plusieurs difficultés stratégiques :

Baisse de 15 % des ventes aux États-Unis en 2024 : face à une concurrence intense dans les segments pickup et SUV, le groupe doit réévaluer son offre et ses prix. Surcapacité en Europe : les usines de Termoli et Melfi, en Italie, peinent à absorber le volume de production prévu, entraînant des coûts excessifs. Renaissance des marques de prestige : Maserati et Alfa Romeo ont besoin d’un nouveau souffle pour rivaliser avec les constructeurs allemands et le dynamisme des marques chinoises. Transition énergétique : accélérer le déploiement de véhicules électriques et hybrides tout en maîtrisant les coûts des nouvelles plateformes BEV.

Ces enjeux exigent un leader capable de piloter à la fois la restructuration opérationnelle, l’innovation technologique et la maîtrise financière.

Une vision pour l’électrification et la digitalisation

Stellantis a déjà investi des milliards d’euros dans ses futures plateformes électriques. Le nouveau CEO devra :

Consolider l’alliance avec des fournisseurs de batteries et sécuriser l’approvisionnement en matières premières critiques. Optimiser le coût de production des modèles BEV, afin de proposer des prix compétitifs sans sacrifier les marges. Renforcer l’écosystème logiciel, y compris la connectivité, les services embarqués et la monétisation de la donnée. Mettre en place une architecture modulaire (eCMP, STLA) pour réduire la complexité industrielle.

La cohérence entre innovation numérique et production de masse sera un axe central pour répondre aux attentes des investisseurs et des clients.

Confiance des investisseurs et réactions boursières

Depuis le début du mois de mai, le titre Stellantis affiche une légère remontée, signe que les marchés anticipent favorablement cette nomination. Les analystes soulignent :

Une dynamique haussière due à l’espoir d’un plan stratégique clarifié. La nécessité de rassurer les fonds d’investissement sur la capacité du groupe à générer des bénéfices. La perspective d’un redressement en Amérique du Nord, où Stellantis détient plusieurs marques fortes (Jeep, Ram).

Ces signaux favorables renforcent l’idée que le successeur de Tavares bénéficiera dès son entrée en fonction d’un climat de confiance relatif.

Les attentes des parties prenantes

À quelques jours de l’annonce officielle, différentes parties prenantes expriment leurs attentes :

Salariés et syndicats : exigent une vision claire sur les plans de restructuration et la protection des emplois industriels. Clients : souhaitent un rythme soutenu de renouvellement des gammes, notamment en matière d’électrique et d’hybride. Fournisseurs : espèrent une meilleure prévisibilité des volumes et des partenariats durables sur le long terme. Gouvernements : s’attendent à des engagements forts sur la neutralité carbone et le maintien d’usines dans l’UE.

Le prochain CEO devra donc faire preuve d’une grande capacité d’écoute et d’arbitrage pour concilier ces intérêts parfois divergents.

L’avenir de Stellantis entre prudence et ambition

En plaçant Antonio Filosa en tête du groupe, Stellantis opterait pour un leader interne, rodé aux rouages de l’organisation et respecté pour son expertise technique et commerciale. Sa promotion marquerait la fin d’une ère, mais aussi le début d’un nouveau chapitre où l’exigence de performance cohabitera avec la quête d’innovation. À Munich comme à Turin ou Detroit, les professionnels de l’automobile garderont un œil attentif sur la prise de fonction effective et sur les premières décisions stratégiques – qu’il s’agisse de fermetures d’usines, de lancements produits ou de partenariats technologiques.

Impacts sur les automobilistes et les collectivités

Pour le conducteur, l’arrivée des scan-cars signifie davantage de rigueur : le moindre oubli de titre de stationnement se traduira par une amende plus rapide. En revanche, la lutte contre le stationnement abusif devrait améliorer la rotation des places disponibles, réduisant le temps de recherche d’emplacement et le stress lié à la circulation. Les communes, quant à elles, pourront :

  • Optimiser l’aménagement des zones bleues et des parkings payants
  • Réduire les embouteillages causés par les voitures en quête d’une place
  • Réallouer les recettes issues des amendes à l’entretien urbain et à la mobilité douce

Conseils pour éviter l’amende automatique

Avec l’arrivée de ces nouvelles méthodes de contrôle, quelques bonnes pratiques s’imposent :

  • Toujours saisir sa plaque dans le parcmètre avant de partir.
  • Vérifier la durée de validité de son ticket et prévoir une alerte sur son téléphone.
  • Privilégier les applications mobiles des villes, souvent connectées aux données des scan-cars.
  • Consulter régulièrement les panneaux d’information pour connaître les secteurs équipés de scan-cars.

L’avenir de la surveillance automatisée

Si l’expérience de Bade-Wurtemberg s’avère concluante, elle pourrait ouvrir la voie à une généralisation en Allemagne et en Europe. Les enjeux de fluidification du trafic, de sécurité des piétons et de rentabilité pour les collectivités sont tels que la technologie des scan-cars a toutes les chances de s’imposer comme un standard de demain.

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