Stellantis vient de se voir accorder un brevet surprenant par l’USPTO : plusieurs chariots pliables destinés à se loger dans le coffre avant des véhicules électriques – le fameux « frunk » – et même à remplacer les caddies de supermarché. Déposé en novembre 2023 et validé le 22 mai 2025, ce brevet illustre la volonté du groupe de repenser l’ergonomie et la praticité du transport de marchandises, du jardinage aux courses quotidiennes.

Le chariot « tiroir » pour frunk

La première invention consiste en un caisson coulissant, monté dans l’espace avant du véhicule (ici illustré sur un Ford F-150). Lorsqu’on le sort, un châssis articulé se déploie sous la caisse comme la civière d’un véhicule de secours :

  • Un plateau rigide glisse à l’horizontale et se verrouille en position.
  • Puis quatre roulettes se déploient mécaniquement, assurant la stabilité et la mobilité du chariot.
  • Une poignée escamotable facilite la traction, évitant tout portage manuel.
  • Le but annoncé : supprimer l’opération fastidieuse du transfert des sacs du caddie vers le coffre. Les courses peuvent ainsi être poussées directement jusqu’au véhicule, sans nécessiter un panier indépendant.

    Le transporteur « siège » à deux roues

    Dans un second dispositif, Stellantis imagine un chariot hybride entre tabouret et diable :

  • Deux grosses roues arrière, deux plus petites à l’avant pour la maniabilité.
  • Surface horizontale surélevée, capable de recevoir des pots de fleurs ou des caisses volumineuses.
  • Structure coulissante et pliable en module compact, muni d’une poignée pour portage à la main.
  • Verrouillage simple par clips, pour passer du mode « porteur » au mode « tabouret roulant ».
  • Cette configuration vise les jardiniers amateurs, les artisans et tous ceux qui transportent souvent des charges irrégulières sur de courts trajets.

    Motorisation d’appoint pour le dernier kilomètre

    Plus innovant encore, une version du chariot intègre un petit moteur électrique alimenté par une batterie dédiée :

  • Assistance à la traction pour soulager l’utilisateur sur terrain pentu ou irrégulier.
  • Vitesse limitée pour garantir un usage sécuritaire en zone piétonne ou sur courte distance.
  • Recharge possible via la prise de bord du véhicule ou un port USB-C dédié.
  • Ce mini-tracteur de poche transforme le chariot en scooter utilitaire, prêt à affronter montées de trottoirs et sentiers de campagne.

    Planchers de chargement rétractables

    Outre les chariots amovibles, les plans de levage du coffre avant et arrière peuvent être équipés de plateaux coulissants :

  • Extraction intégrale du plancher pour un accès aisé aux objets situés au fond du coffre.
  • Mécanisme à glissières renforcées, capable de supporter plusieurs centaines de kilos.
  • Bouts de caoutchouc sur les bords du plateau pour éviter tout glissement d’objet.
  • Cette fonctionnalité améliore considérablement l’ergonomie lors du rangement et du retrait de meubles, de vélos ou de matériels sportifs.

    Multimarques et transversalité

    Stellantis illustre dans ses dessins la compatibilité du système avec plusieurs silhouettes : SUV compacts, pick-up et même berlines. Le groupe entend pouvoir déployer la technologie sur ses marques (Jeep, Peugeot, Citroën, Fiat, Alfa Romeo, Opel) mais également proposer des licences à d’autres constructeurs. L’apparition du Ford F-150 dans les plans intrigue :

  • Illustration d’une intégration universelle dans un « frunk » plus profond.
  • Possible partenariat ou démonstration de faisabilité sur un véhicule déjà en production.
  • Usages diversifiés et débouchés

    Au-delà des courses et du jardinage, ces chariots peuvent servir à :

  • Transporter des valises dans les parkings d’aéroport, avec assistance électrique pour les longues distances.
  • Assister les livreurs du dernier kilomètre, réduisant les aller-retours entre camionnette et porte du client.
  • Supporter les besoins des professionnels itinérants (plombiers, électriciens) pour le portage d’outils lourds.
  • Enjeux et perspectives

    La mise en série de ces chariots dépendra de :

    • L’intégration dans les cahiers des charges des modèles électriques à frunk existants (ex. Jeep Avenger EV, Fiat 600 Electric).
    • La validation de la durabilité des composants mécaniques face aux cycles quotidiens.
    • La gestion des coûts additionnels liés aux dispositifs motorisés.
    • Les retours d’usage des premiers prototypes et des tests utilisateurs en conditions réelles.

    En repensant le coffre avant non pas comme un simple espace de stockage mais comme un atelier mobile, Stellantis vise à rapprocher l’automobile de l’utilisateur, en facilitant chaque geste du quotidien.

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