Le constructeur chinois BAIC fait une entrée remarquée sur le segment des citadines électriques avec l’Arcfox T1, un modèle conçu pour rivaliser directement avec le Volkswagen ID.3, mais commercialisé à un tarif défiant toute concurrence. Présenté officiellement en avril 2025 et dévoilé en images ces derniers jours, le T1 mise sur un positionnement ultra-agressif pour séduire tant le marché domestique que, potentiellement, le marché européen.

Design épuré et dimensions généreuses

L’Arcfox T1 adopte une silhouette minimaliste, caractérisée par des surfaces lisses et des éléments parfaitement affleurants. À l’avant, une “Tesla-nose” discrète se combine à un bandeau LED continu, encadré par deux optiques verticales. De profil, on note :

  • Des poignées affleurantes intégrées dans la tôle pour améliorer l’aérodynamisme ;
  • Un pavillon contrasté noir surmontant des montants parfaitement carénés ;
  • Des jantes alliage de 18 pouces, inédites dans cette catégorie de prix.

Avec ses 4,34 m de long, 1,86 m de large et 1,57 m de haut, le T1 se positionne dans la partie haute de la compacte électrique. Son empattement de 2,77 m promet un habitacle spacieux, tandis que l’absence de précisions officielles sur le volume du coffre laisse supposer un accès et un plancher bien pensés pour les usages quotidiens.

Deux motorisations, trois batteries

BAIC propose l’Arcfox T1 en deux niveaux de puissance, tous deux à traction avant :

  • Version de base : 70 kW (95 ch), suffisante pour des trajets urbains et périurbains.
  • Version renforcée : 95 kW (130 ch) pour un comportement un peu plus alerte sur voie rapide.

La vitesse maximale est limitée à 140 km/h. Côté batterie, trois capacités répondent à des besoins variés :

  • 42 kWh (LFP CALB) pour 425 km selon le cycle CLTC chinois (environ 330 km en WLTP) ;
  • 67,3 kWh pour une autonomie annoncée jusqu’à 520 km CLTC (vers 400 km WLTP) ;
  • 93,6 kWh pour un record de 653 km CLTC (près de 500 km en conditions européennes).

La flexibilité de l’offre permet de moduler le prix et la portée du véhicule selon l’usage réel, du citadin aux trajets longue distance.

Un tarif fulgurant… à 70 000 yuan

L’argument-choc de l’Arcfox T1 reste son prix d’entrée de gamme : 70 000 yuan, soit à peine 9 200 € avant taxes et marges d’importation. Même en ajoutant les coûts logistiques et les droits de douane, un prix final à moins de 17 000 € en Europe paraît envisageable. À ce tarif, le T1 s’intercale entre le Dacia Spring et la Citroën ë-C3, tout en offrant des prestations comparablement supérieures en termes de dimensions et d’équipements.

BAIC, un géant chinois aux liens européens

BAIC, actionnaire à hauteur de 10 % du capital de Mercedes-Benz et partenaire du joint-venture BBAC (Beijing Benz Automotive Co. Ltd.), a déjà une empreinte indirecte en Europe. Cependant, la marque Arcfox, née en tant que label premium électrique, peinait à se positionner hors de Chine, faute de réseau et de stratégie tarifaire adéquate. Le T1 pourrait marquer un tournant si une distribution organisée se mettait en place via des importateurs indépendants ou un réseau dédié.

Technologies embarquées et connectivité

Au-delà du prix, l’Arcfox T1 intègre un arsenal technologique soigné pour sa catégorie :

  • Écran tactile central Huawei-compatible, intégrant navigation et apps du smartphone ;
  • Aide au stationnement avec caméra de recul 180° et capteurs avant/arrière ;
  • Assistance aux croisements de circulation et freinage d’urgence automatique ;
  • Recharge rapide DC 120 kW pour regagner 80 % d’autonomie en 30 minutes (9 kW AC intégré en série).

Ces équipements, habituellement proposés en options sur la concurrence, sont proposés de série ou à prix plancher sur le T1.

Quel impact sur le marché européen ?

Si BAIC décide d’aligner l’Arcfox T1 en Europe, l’effet d’entraînement pourrait être significatif :

  • Pression sur les tarifs des marques occidentales : l’arrivée d’un tel “dumping code” forcerait les constructeurs traditionnels à réviser leurs marges ;
  • Stimulation de la filière batteries : commander des LFP pour le segment d’entrée ;
  • Démocratisation accrue de l’électromobilité : un véhicule polyvalent à moins de 20 000 € encouragerait de nouveaux acheteurs.

Pour l’heure, BAIC se garde de confirmer une importation, mais l’expérience montre qu’un tel positionnement, couplé à un réseau de distribution adéquat, peut être un véritable catalyseur de transformation du marché.

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