Le VW Tayron 1.5 eHybrid démarre comme le candidat idéal pour le quotidien des pendulaires : une autonomie électrique de 136 km, une recharge rapide en DC et un confort rassurant. Toutefois, lorsqu’arrivent les belles journées d’été, un problème de taille surgit : la climatisation peine à rafraîchir l’habitacle, compromettant le bien-être à bord. Après plusieurs jours de test en conditions réelles, voici pourquoi ce défaut peut gâcher l’image de ce SUV hybride enchanteur.
Une autonomie électrique à faire pâlir la concurrence
Sur le papier, les chiffres du Tayron 1.5 eHybrid sont flatteurs :
- Batterie de 19,7 kWh offrant jusqu’à 136 km en mode 100 % électrique.
- Rechargement rapide en courant continu (DC) jusqu’à 50 kW : 0→80 % en 27 minutes, 0→100 % en 40 minutes.
- Recharge à domicile en AC 11 kW qui complète la batterie en deux heures environ.
Ces performances placent le Tayron eHybrid en tête de sa catégorie, permettant de couvrir plusieurs allers-retours domicile-bureau sans émettre la moindre goutte de CO₂. Le mode « E » est calibré de manière astucieuse : le moteur thermique reste à l’arrêt jusqu’à une forte sollicitation, garantissant un silence apaisant en ville comme sur route secondaire.
Ville et route : un SUV silencieux et réactif
En milieu urbain, le Tayron déploie ses atouts :
- Réponse immédiate à l’accélérateur, idéale pour le stop-and-go.
- Autonomie électrique maintenue jusqu’à 130 km/h sur routes dégagées.
- Passages au mode hybride quasiment imperceptibles, grâce au double embrayage et à l’électronique optimisée.
Les suspensions et l’isolation phonique contribuent au confort global : le roulis est maîtrisé, les bruits d’air et de roulement restent contenus, même sur chaussée dégradée. Une configuration rêvée pour les trajets quotidiens sans compromis sur le plaisir de conduite.
La grosse surprise : la clim défaillante sous la chaleur
Cependant, dès que la température extérieure dépasse 25 °C, un véritable paradoxe apparaît : la climatisation ne parvient plus à abaisser efficacement la température intérieure. Lors de journées à 30 °C :
- L’air soufflé reste tiède, même en mode « MAX » et moteur allumé.
- L’ouverture des fenêtres offre un maigre répit, au prix d’une hausse importante du poste sonore.
- Les sièges ventilés, normalement bienvenus, deviennent insuffisants dès que l’habitacle est surchauffé.
Ce défaut n’est pas qu’une simple gêne : sur autoroute, le voile de chaleur pénètre rapidement, et en ville, le maintien d’une température supportable devient un calvaire, surtout pour les passagers arrière et les enfants. Un comble pour un SUV qui se destinait aux trajets quotidiens de familles et de cadres pressés.
Impact sur l’usage et la réputation du Tayron
Dans un segment où la concurrence propose déjà des systèmes de climatisation performants, ce dysfonctionnement pourrait détourner les acheteurs vers d’autres modèles. Plusieurs conséquences sont à craindre :
- Perte de confiance des clients acquis par l’autonomie électrique.
- Insatisfaction accrue lors des essais estivaux en concession.
- Risques pour le confort des passagers fragiles (enfants, personnes âgées).
En ajoutant un prix souvent supérieur à la moyenne des SUV hybrides, VW s’expose à une critique légitime : pourquoi investir plus si l’habitacle devient inconfortable sous le soleil ?
Conseils pour limiter l’inconfort
En attendant un correctif constructeur, voici quelques astuces pour atténuer la chaleur :
- Pré-ventilation programmée avant de monter à bord (via la clé ou l’app), pour abaisser la température intérieure.
- Stationnement à l’ombre dès que possible, même si cela implique une place plus éloignée.
- Utilisation modérée du mode « AUTO » et passage en manuel pour maximiser la vitesse de ventilation.
- Pose d’un pare-soleil sur le pare-brise lors des arrêts prolongés.
Ces pratiques ne pallient pas totalement la faiblesse, mais permettent de gagner quelques degrés et d’améliorer la sensation thermique à bord.
Perspectives d’évolution et attentes
VW est conscient de ce retour négatif, et nos contacts en interne évoquent déjà :
- Une révision du logiciel de gestion du climat, afin de prioriser la surcompensation en usage électrique.
- Un possible renforcement du conditionnement de l’air (pompe à chaleur retravaillée) pour l’année-modèle suivante.
- Un rappel ou une mise à jour en concession pour les véhicules déjà livrés durant cette période estivale.
Le Tayron eHybrid demeure un véhicule prometteur, mais ce « bug de confort » en limite la polyvalence. Les prochaines mises à jour logicielles et matérielles devront corriger le tir, sous peine de voir le meilleur plug-in du segment terni par une climatisation à l’armée du statu quo.