Koenigsegg vient de franchir un nouveau palier dans la course à la performance électrique avec son moteur « Dark Matter », présenté comme l’un des plus puissants au monde dans un format ultra‐compact. Intégré sur l’essieu avant du Gemera, ce bloc de seulement 38 kg délivre 816 ch pour 1 250 Nm de couple, et joue un rôle clé dans l’architecture hybride révolutionnaire du « Mega‐GT 4 places » suédois.

Les mensurations d’une pizza, la puissance d’une hypercar

Le moteur Dark Matter tire son nom de son gabarit : un disque de 38 cm de diamètre pour 13,5 cm d’épaisseur, soit à peu près la taille d’une pizza généreusement garnie. Malgré ses dimensions réduites, il développe une puissance de pointe de 600 kW (816 ch) et un couple maximal de 1 250 Nm. Cette densité énergétique exceptionnelle s’explique par :

  • Un châssis carbone pour le stator et le rotor, alliant légèreté et rigidité.
  • Une architecture à flux axial-radial (« Raxial »), fusionnant les avantages des moteurs axiaux (compacité, densité de flux) et radiaux (rendement élevé).
  • Une bobine six phases, soit deux réseaux triphasés, pour optimiser la gestion thermique, assurer la redondance en cas de défaillance d’une phase et répartir le couple de manière homogène.

Un rôle de support en mode hybride

Contrairement à un moteur électrique principal, le Dark Matter agit comme renfort hybride sur l’essieu avant, en appui au V8 biturbo disposé à l’arrière du Gemera. Cette répartition gomme les pertes de motricité et offre un couple instantané sur les deux trains :

  • Le V8 5,0 L biturbo inspiré du Jesko, sert de cœur thermique et assure plus de 1 500 ch seuls.
  • Le moteur Dark Matter apporte 816 ch supplémentaires, pour un total combiné de 2 300 ch et 2 750 Nm.

Ce schéma permet notamment d’atteindre 100 km/h en seulement 1,9 s et de dépasser 400 km/h en pointe, tout en conservant quatre véritables places et un volume de coffre inhabituel pour une hypercar.

La techno derrière le SiC‐inverter « David »

Pour exploiter pleinement ce moteur, Koenigsegg a développé son propre onduleur en carbure de silicium, surnommé « David », capable de gérer jusqu’à 1,5 MW. Les atouts de cette solution :

  • Rendement électrique élevé avec des pertes réduites, même sous forte sollicitation.
  • Réactivité extrême pour une modulation instantanée du couple.
  • Robustesse thermique grâce à la tenue en température du SiC et à un refroidissement liquide optimisé.

Batterie 850 V et autonomie électrique de 50 km

Le Gemera embarque une batterie lithium-ion 850 V de 15 kWh, logée dans le plancher pour un centre de gravité bas. Cette tension élevée :

  • Réduit le courant nécessaire pour une même puissance, allégeant les câbles.
  • Accélère la recharge et améliore la stabilité du système de gestion de batterie.
  • Offre une autonomie purement électrique de 50 km, appréciable pour les déplacements urbains.

Le refroidissement des cellules et du système de puissance est assuré par un circuit liquide dédié, garantissant la durabilité malgré la puissance phénoménale.

Production limitée et prix à la hauteur

Le Gemera reste une pièce rare : production limitée à 300 exemplaires, dont la version hybride complète débute à 1,7 million d’euros. Les options de personnalisation, les finitions sur-mesure et le caractère avant-gardiste de l’ensemble portent rapidement l’addition bien au-delà.

Un aperçu vers l’avenir de la mobilité hybride

Avec Dark Matter, Koenigsegg démontre que l’électrification peut repousser les limites de la performance sans compromettre la compacité. Ce moteur est un véritable concentré de savoir-faire : matériaux composites, topologie hybride flux axial – flux radial, et électronique de puissance de pointe. Il illustre l’avenir prometteur des architectures hybrides haute performance, où l’électricité et le thermique forment un duo complémentaire, repoussant chaque jalon de l’automobile moderne.

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