Un nouveau coupé sportif repéré sur la Nordschleife
Lors de récents tests sur le légendaire circuit du Nürburgring, Lexus a dévoilé trois prototypes radicaux du successeur de son emblématique LFA. Baptisé LFR, ce futur GT hybride se présente dans trois configurations aérodynamiques distinctes — « Mild », « Moderat » et « Monster » — et se mesure sans complexe aux Mercedes-AMG GT R et GT Black Series. Cette confrontation est un signal clair : Lexus vise la cour des supercars à haut rendement sportif.
Une face avant musclée et un design focalisé sur l’air
Les clichés montrent une carrosserie globalement identique sur les trois versions, avec quelques variantes clés :
Trois larges prises d’air frontales, surnommées « Fangs », pour canaliser un maximum d’air vers le système de refroidissement.
Capot à prise d’air « Ram-Air » proéminent, inspiré des voitures de compétition, pour optimiser la suralimentation.
Aérations latérales massives sur les ailes avant et arrière, réduisant la pression dans les passages de roue et améliorant l’appui latéral.
Bas de caisse largement creusés et jupes latérales élargies pour canaliser le flux d’air.
Diffuseur arrière très ventilé et quadruple sortie d’échappement centrale, qui laissent présager un son puissant.
Trois niveaux d’aileron pour calibrer l’appui
Lexus a testé trois montages aérodynamiques pour trouver l’équilibre idéal entre vitesse de pointe et adhérence maximale :
Version « Mild » : pas de grand aileron, un petit becquet arrière et un pare-chocs avant discret pour un look plus urbain et une vitesse optimale.
Version « Moderat » : aileron légèrement incliné, splitter avant et canards plus modestes, offrant un compromis aéro entre usage quotidien et efficacité sur piste.
Version « Monster » : aileron XXL monté en hauteur, devant et derrière des éléments aérodynamiques prononcés pour générer un appui maximal en virage rapide.
Un cockpit épuré tourné vers la course
À l’intérieur, l’habitacle reste fidèle à la sobriété caractéristique des prototypes :
Tableau de bord simplifié, avec un écran central flottant qui affiche les données de performance en temps réel.
Commandes de climatisation dédiées, séparées du système principal, pour un accès rapide sans déclencher de menus tactiles.
Toggles switches (basculeurs) pour sélectionner les modes de conduite et ajuster les aides électroniques.
Levier de vitesses compact, évoquant le monde des boîtes manuelles, malgré l’architecture hybride.
Baquets sport renforcés, soulignant l’objectif piste du véhicule.
Un groupe motopropulseur V8 biturbo + E-Boost
Si Lexus n’a pas confirmé officiellement la chaîne de propulsion, plusieurs indices valident l’hypothèse d’un système hybride puissant :
Les stickers HV jaunes, obligatoires pour les prototypes hybrides, collés autour des zones de maintenance sous la lunette arrière.
Un boîtier d’électronique haute tension visible sous la vitre arrière, vraisemblablement l’onduleur ou les batteries intermédiaires.
Rumeurs de 900 ch de puissance cumulée, combinant un V8 biturbo et un moteur électrique d’appoint.
Un V8 de grande cylindrée pour garantir un son grave et une réponse mécanique, renforcé par l’apport instantané du moteur électrique.
Des racines dans le « Electrified Sport Concept »
Le LFR puise sa genèse dans le concept-car dévoilé fin 2021 par Akio Toyoda : l’« Electrified Sport Concept ». Cette étude montrait déjà :
Une silhouette de coupé longiligne, avec une capote très basse et des hanches prononcées.
Un habitacle imaginé pour simuler le comportement d’une boîte manuelle, grâce à un levier de vitesses et une pédale d’embrayage factice.
La volonté de « recréer la sauce secrète du LFA » dans un véhicule électrifié, offrant un équilibre inédit entre silence et émotions fortes.
La marque LFR en instance d’immatriculation
En octobre 2022, Lexus a déposé la marque « LFR » auprès de l’Office européen des brevets, renforçant l’idée que cette appellation sera retenue pour la version de série. L’objectif ? Faire du LFR la référence de la prochaine génération de sportives Lexus, hybride ou purement électrique.
Un héritage à l’épreuve du temps
Le LFA, produit à 500 exemplaires entre 2010 et 2012, reste un mythe apprivoisé :
V10 4,8 l de 560 ch.
0–100 km/h en 3,7 s.
320 km/h en pointe.
Son cockpit dépouillé et son son unique ont marqué les esprits à plus d’un titre. Avec le LFR, Lexus opère un virage technologique en intégrant hybridation et potentiellement électrification dans un même projet, tout en promettant de conserver la magie du passage de vitesses et l’intensité acoustique.
Impacts sur la future gamme sportive
Le LFR n’est pas un simple successeur : il sert de base à plusieurs déclinaisons prévues :
Un shooting brake pour allier sportivité et polyvalence.
Une version cabriolet destinée aux escapades estivales.
Une compacte à mécanique similaire, calibrée pour la route de tous les jours.
En misant sur un cœur hybride, Lexus veut prouver qu’émotion et durabilité peuvent cohabiter au sommet de la hiérarchie des GT.