Un PV à 7 528,50 € pour 20 km/h de trop : comment est-ce possible ?

Une automobiliste a été choquée de recevoir un avis de contravention de la ville de Cologne d’un montant total de 7 528,50 €. Motif officiellement invoqué : une vitesse de 120 km/h mesurée sur l’axe A555, où la limitation est fixée à 100 km/h. Juristes et experts en droit routier jugent cette somme tout simplement incompréhensible.

Les faits : A555, matin de mars 2025

D’après le procès-verbal, l’infraction a eu lieu début mars 2025, en toute fin de nuit, sur l’autoroute A555 entre les sorties Wesseling et Rodenkirchen. Après prise en compte de la tolérance de mesure, la conductrice aurait été flashée à 120 km/h au lieu des 100 km/h autorisés. À ce niveau de dépassement, le barème national prévoit normalement :

  • Un montant de 60 € d’amende forfaitaire.
  • Des frais administratifs et majorations compris (généralement 28 € au total).
  • En cas de récidive ou de comportement délibéré, un doublement du montant principal, soit 120 €.

Pourquoi un montant si élevé ?

Contre toute attente, le service des contraventions de Cologne a décidé de porter l’amende à 7 500 €, plus 25 € de frais et 3,50 € d’indemnités de procédure, soit un total astronomique de 7 528,50 €. Les raisons précises n’ont pas été exposées dans le document remis à la conductrice.

La ville de Cologne reste silencieuse

Contactée par Bild, l’administration a simplement indiqué : « Pour des raisons de protection des données, nous ne divulguons pas d’informations sur des cas individuels. Nous sommes toutefois en dialogue avec la destinataire du PV. » Aucune explication n’a filtré sur la justification d’un tel montant.

Expertise juridique : un probable couac administratif

Me Tom Louven, avocat spécialiste du droit routier et partenaire de la plateforme Geblitzt.de, avance l’hypothèse d’une erreur interne : « Le montant de 7 500 € semble manifestement inapproprié. Il peut s’agir d’une mauvaise saisie du barème ou d’un choix de qualification erroné. »

Cependant, il met en garde : « Le vrai risque pour toute personne verbalisée est de ne pas contester dans les deux semaines. Passé ce délai, le procès-verbal devient définitif, quelle que soit son inexactitude. »

Procédure de contestation : mode d’emploi

Pour faire valoir vos droits, l’avocat recommande de :

  • Rédiger un courrier simple mentionnant l’objet du recours : « Je conteste le PV n°… ». Un court texte suffit, sans argumentaire juridique détaillé au départ.
  • Envoyer ce recours par lettre recommandée avec accusé de réception ou, selon les Länder, par téléfax ou dépôt en ligne.
  • Conserver la preuve de dépôt et le récépissé postal, afin de prouver le respect du délai de 14 jours.
  • Se préparer à fournir des justificatifs (relevés de vitesse, photos de signalisation) en phase contradictoire.

L’ADAC rappelle l’échéance à ne pas manquer

Le club automobile allemand ADAC souligne lui aussi l’importance de la rapidité : « La contestation doit être reçue dans les deux semaines suivant la notification. En cas d’oubli, l’infraction est validée sans possibilité de recours ultérieur. »

Le rédacteur ADAC recommande un libellé minimal : « Je fais opposition au PV n°… en date du… », suivi de la signature et de la copie du document attaqué.

Les conséquences du silence : payez ou faites face

Si vous ne réagissez pas :

  • Le montant de 7 528,50 € deviendra exigible immédiatement.
  • En cas de non-paiement, des poursuites (saisie sur compte, interdiction de conduire) peuvent être engagées.
  • Une inscription au casier peut être envisagée en cas de persistance de la dette.

Même indigné par un barème manifestement inadapté, le conducteur reste lié aux délais et aux procédures, sous peine de perdre durablement ses recours.

En attendant la suite…

Cet épisode démontre qu’une erreur administrative peut se traduire par une surprime faramineuse. Les conducteurs allemands, habitués à un système de sanctions transparent et calibré, se retrouvent démunis face à un tel montant. Seule issue : agir vite et ne pas hésiter à solliciter assistance juridique pour rectifier le tir.

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