Toyota annonce une feuille de route ambitieuse pour ses futures voitures électriques : dès 2027, la marque prévoit de lancer en production de série des batteries à électrolyte solide capables d’offrir jusqu’à 1 000 km d’autonomie après une charge ultra-rapide de seulement dix minutes. Cette annonce marque une rupture technologique comparable au lancement du Prius en 1997 et pourrait rebattre les cartes du marché des véhicules électriques.
Pourquoi le solide plutôt que le liquide ?
Les batteries classiques utilisent un électrolyte liquide qui transporte les ions lithium entre l’anode et la cathode. Toyota, en partenariat avec Idemitsu Kosan, remplace ce liquide par un matériau solide. Les avantages sont multiples :
Les coulisses industrielles du projet
Si de nombreux constructeurs évoquent la batterie à électrolyte solide comme une innovation de laboratoire, Toyota se distingue par son calendrier industriel très précis :
Cette feuille de route reflète l’expérience de Toyota, habitué à industrialiser rapidement des innovations (la première Prius en 1997) et à viser l’échelle mondiale dès l’origine du projet.
Charge de 10 minutes pour 1 000 km : mythe ou réalité ?
Selon Toyota, la prochaine génération de batteries solides pourra être rechargée en dix minutes pour offrir une autonomie de 1 000 km selon la norme WLTP. Pour comprendre cet exploit, voici quelques points techniques :
En pratique, atteindre 1 000 km de rayon d’action en dix minutes suppose un réseau de bornes ultra-rapides capable d’accueillir ces niveaux de puissance. Toyota doit donc également anticiper et soutenir le déploiement d’infrastructures associées.
Défis techniques et coûts de production
Malgré sa supériorité théorique, la technologie solide comporte des contraintes :
Toyota mise sur sa collaboration avec Idemitsu Kosan pour sécuriser l’approvisionnement en électrolyte solide et sur ses usines japonaises pour optimiser la fabrication au meilleur coût, tout en garantissant une fiabilité exemplaire.
Impacts sur la stratégie électrique de Toyota
Jusqu’ici, Toyota privilégiait l’hybride et le plug-in hybrid, reléguant l’électrique pur au second plan. L’arrivée de batteries solides pourrait modifier cette hiérarchie :
Cette technologie solide devient un « must-have » pour séduire une clientèle exigeante, refusant les longs arrêts de recharge et les performances en retrait.
Comparaison avec les concurrents
Alors que Tesla, Hyundai ou Stellantis optimisent leurs batteries Li-Ion classiques (NMC ou LFP), Toyota adopte une approche radicalement différente. Leurs axes de comparaison :
La démarche Toyota privilégie une stratégie long-terme, moins sujette aux obsolescences rapides mais exigeant un investissement initial conséquent.
La route vers la mise en marché
Pour tenir ses promesses, Toyota devra :
Avec ce plan industriel, Toyota compte non seulement rétablir sa réputation de pionnier, mais aussi imposer le standard des batteries du futur, là où d’autres hésitent encore entre preuves de concept et industrialisation.

