Les derniers chiffres du TÜV-Report 2025 soulèvent un véritable tollé dans le monde de l’électromobilité : le Tesla Model Y, dans la catégorie des véhicules âgés de 2 à 3 ans, atteint un taux de défaillances graves ou dangereuses de 17,3 %. Un score inégalé depuis dix ans et qui place le SUV électrique à la toute dernière position du classement, loin derrière ses concurrents directs et même bon nombre de voitures thermiques.
Résultats de la dernière HU : un constat sévère
Sur 110 véhicules testés du même âge, le Model Y se distingue nettement par une fréquence de défauts entraînant un refus immédiat à la première présentation de la Hauptuntersuchung (HU). Le défaut doit alors être corrigé avant un second contrôle sous quatre semaines. En comparaison, le cousinet technique du Model 3, pourtant commercialisé sur la même plate-forme, affiche 13,1 % de défauts sévères, déjà un taux préoccupant mais inférieur à celui du Y.
Un record inquiétant chez les SUV électriques
- Modèles 2–3 ans les plus fiables : Mini Cooper SE (3,5 %), Audi Q4 e-tron (4,0 %) et Fiat 500e (4,2 %).
- Model 3 sur la même tranche d’âge : 13,1 % de défauts graves.
- Model Y : 17,3 % de cas nécessitant réparation urgente.
Alors que les crossovers électriques rencontrent un succès croissant, le Diagnostic du TÜV révèle que ces SUV pèsent lourd non seulement par leur masse mais aussi par l’impact sur leur fiabilité à long terme.
Focus sur les défauts récurrents
Les expertises pointent trois catégories de défaillances qui plombent la note du Model Y :
- Suspension et liaison au sol : usure prématurée des silentblocs et des rotules de direction.
- Système de freinage : corrosion des disques et risque de baisse de performance en cas de freinage brutal.
- Éclairage : ampoules défaillantes, feux de position et clignotants défaillants.
Les causes techniques sous-jacentes
Plusieurs facteurs expliquent ces problèmes :
- Poids batterie élevé : la forte masse de l’accumulateur exerce une pression accrue sur les trains roulants.
- Conception des rotules : absence de protection efficace contre l’eau issue du pare-brise, provoquant une corrosion interne.
- Usage limité des freins : le freinage régénératif réduit l’emploi mécanique des plaquettes, permettant au rust de s’installer sans être régularisé.
Le Dr Bühler, président du TÜV-Verband, rappelle que « des phases de freinage mécanique régulières sont indispensables pour éliminer l’oxydation des disques et garantir un freinage sûr ». Quant aux rotules, leur exposition permanente aux projections d’eau crée un point de faiblesse malheureusement inattendu.
Comparaison avec la concurrence
Si Tesla domine toujours les ventes d’EV, d’autres constructeurs font mieux sur la fiabilité :
- Mini Cooper SE : moins de 4 % de défauts majeurs grâce à une conception légère et à un châssis éprouvé.
- Audi Q4 e-tron : architecture rigoureuse hérité des gammes thermiques, garanties d’une meilleure longévité.
- Fiat 500e : châssis renforcé et processus de contrôle qualité adapté aux flux urbains.
Ces modèles démontrent qu’on peut allier autonomie électrique et robustesse durable – un équilibre que le Model Y peine à atteindre pour l’instant.
Recommandations pour les propriétaires
Pour limiter les risques et éviter une HU ratée :
- Maintenance préventive : vérifier régulièrement l’état des rotules et des silentblocs, surtout après les épisodes pluvieux.
- Freinage mécanique contrôlé : pratiquer de temps en temps un freinage appuyé en descente pour éliminer le film de rouille.
- Contrôle de l’éclairage : tester tous les feux avant chaque inspection pour anticiper le remplacement d’ampoules et de LED.
- Suivi kilométrique : surveiller les intervalles de service, même en l’absence de calendrier officiel chez Tesla.
Vers une HU adaptée aux EV
Face à ces constats, le TÜV-Verband milite pour une modernisation de l’inspection technique : intégrer un examen plus poussé des systèmes haute tension et un état de santé de la batterie (State of Health) afin de mieux refléter les spécificités des véhicules électriques. Une évolution indispensable pour améliorer la sécurité et la fiabilité des EV, et surtout pour rassurer les conducteurs qui s’engagent vers une mobilité zéro émission.

