Chez Terra-Auto, on aime les moteurs qui vibrent, les lignes affûtées et les technologies poussées à l’extrême. Alors forcément, quand Bugatti sort la Chiron Super Sport, il est difficile pour un passionné comme moi, Liam Morel, de ne pas plonger les deux pieds dans l’accélérateur pour vous en parler. Car ici, on ne parle pas juste de performance. On parle d’une déclaration d’amour au dépassement de limites, à l’ingénierie ultime, au luxe sans compromis. La Chiron Super Sport, c’est la quintessence de l’excès maîtrisé. Et on va voir ensemble pourquoi elle mérite votre attention – même si, entre nous, peu d’entre nous auront la chance de la conduire un jour.

Un moteur hors normes : le W16 poussé à 1600 ch

Commençons par le cœur de la bête – littéralement. Sous le capot arrière de la Chiron Super Sport s’abrite le mythique moteur W16 8.0 litres, quadriturbo. Alors que la Chiron « standard » délivre déjà un fulgurant 1500 chevaux, celle-ci en pousse le curseur à 1600 ch. Oui, vous avez bien lu. Mille. Six. Cents. Chevaux.

Cela permet à la Chiron Super Sport d’atteindre les 100 km/h en seulement 2,4 secondes, et d’abattre le 0 à 200 en 5,8 secondes. Mais l’objectif ici, ce n’est pas seulement les départs arrêtés. C’est la vitesse maximale. Le Saint-Graal. Résultat ? Une vitesse de pointe annoncée de 440 km/h. De quoi humilier 99,9 % des voitures du marché, y compris la plupart des hypercars concurrentes.

Pour vous donner une idée : à cette vitesse, vous parcourez l’équivalent d’un terrain de foot… toutes les deux secondes. Autant dire qu’il faut bien surveiller ce que l’on a en ligne droite.

Une aérodynamique taillée pour la vitesse extrême

À cette échelle, la gestion de l’air devient un art. La Chiron Super Sport ne se contente pas de poser son look. Elle est sculptée par les vents. Bugatti a allongé l’arrière de 25 cm pour réduire la traînée aérodynamique. Cette nouvelle ligne élégante et allongée, baptisée « long tail », améliore la stabilité à haute vitesse. Chaque prise d’air, chaque courbe, chaque ouïe sert une fonction précise.

Les jupes latérales, le diffuseur arrière retravaillé, le gigantesque aileron actif… tout est pensé pour coller la voiture au sol, même lancée à des vitesses hallucinantes. Et contrairement à une F1, tout cela est empaqueté dans une carrosserie digne d’une sculpture.

Une boîte de vitesses et un châssis recalibrés pour dompter la bête

Avec une telle puissance, le défi est aussi de garantir que tout reste maniable. La boîte DSG à double embrayage a été reprogrammée pour encaisser le gain de puissance et offrir des passages de rapports plus rapides à haut régime. Le châssis, quant à lui, a été rigidifié tout en économisant du poids là où c’était possible.

Les ingénieurs de Molsheim n’ont pas lésiné : suspension retouchée, amortissements recalibrés, et direction ajustée pour maintenir précision et confort – deux mots rarement compatibles à cette échelle de performance. Mais chez Bugatti, l’impossible semble juste une vague suggestion.

Un confort de conduite… à 400 km/h

La Chiron Super Sport ambitionne également de rester une Bugatti au sens classique du terme : une luxueuse Grand Tourisme. Oui, on parle toujours d’une voiture capable d’atteindre 440 km/h. L’intérieur est à la hauteur des standards Bugatti, c’est-à-dire plus proche d’un salon haut de gamme que du cockpit spartiate d’une supercar lambda.

Sellerie cuir cousue main, inserts en carbone ou aluminium, système audio haut de gamme, connectivité dernier cri… Sans oublier cette sensation unique d’être enveloppé dans une œuvre d’art fonctionnelle. Difficile de faire plus exclusif – et confortable – à de telles vitesses.

Des pneus sur-mesure pour encaisser la tempête

À plus de 400 km/h, le moindre détail compte. Les pneumatiques montés sur la Chiron Super Sport sont conçus en partenariat avec Michelin, capables de supporter des vitesses stratosphériques. Des tests extrêmes ont été réalisés pour garantir leur stabilité, leur endurance thermique, et leur sécurité absolue. Ces gommes spécialement développées possèdent même une technologie de capteurs intégrés pour vérifier en temps réel leur état, pression et température. À ce niveau de performance, ce n’est plus une option – c’est une nécessité absolue.

Un prix à la hauteur de l’exclusivité

La Chiron Super Sport n’est bien sûr pas une voiture pour Monsieur Tout-le-Monde. Étiquetée à environ 3,2 millions d’euros hors options, elle s’adresse aux collectionneurs, aux hommes d’affaires (extrêmement) fortunés, et aux esthètes amoureux de la vitesse pure.

Mais plus que le prix, c’est l’exclusivité qui frappe : Bugatti a produit la voiture en séries très limitées. Une poignée d’exemplaires dans le monde. De quoi faire pâlir les hypercars de McLaren, Koenigsegg ou Ferrari.

Une héritière directe de la Veyron Super Sport

La Chiron Super Sport s’inscrit dans la lignée directe de la Bugatti Veyron Super Sport, qui avait établi il y a plus d’une décennie un nouveau standard de vitesse chez les voitures de route. Si la Veyron était l’éclaireuse, la Chiron Super Sport est son aboutissement. Plus puissante, plus aérodynamique, plus raffinée… et surtout plus rapide.

Les puristes noteront que les deux modèles partagent cette envie de briser la barrière des performances « raisonnables ». Mais la Chiron va plus loin : elle transforme la vitesse en une expérience presque zen, à la fois terrifiante et maîtrisée. Une diva mécanique qui garde la tête froide, même à 400 à l’heure.

Un terrain de jeu réservé… mais pas inutile

On pourrait se demander : à quoi bon, une voiture capable de monter à 440 km/h ? Où peut-on exploiter un tel potentiel ? La réponse est simple : certains circuits comme celui d’Ehra-Lessien en Allemagne (le fameux terrain de jeu de Volkswagen Group et des records Bugatti) sont les rares lieux permettant de tels essais. Pour le commun des mortels, c’est donc plus une voiture de collection, une signature sur roues, qu’un bolide de tous les jours.

Cependant, l’intérêt d’une telle machine ne se limite pas aux chiffres. Elle est un laboratoire roulant. Chaque composant illustre comment l’innovation de pointe dans l’automobile peut repousser les limites de la physique. Ce sont ces expériences sur des modèles comme la Chiron Super Sport qui finiront par influencer les sportives de demain… voire vos futures voitures électriques (oui, même celles qui ne prétendent qu’à 150 km/h).

Chiron Super Sport : l’incarnation d’un savoir-faire contemporain

La Bugatti Chiron Super Sport n’est pas qu’un missile sur roues. Elle représente la perfection mécanique, l’attention au détail, la maîtrise artisanale comme on en voit rarement dans l’univers automobile. Chaque modèle est assemblé à la main, à Molsheim, dans un atelier où l’on parle de tradition mais aussi de haute technologie. Un savoureux mélange entre horlogerie de précision et ingénierie de pointe.

Pour les passionnés comme moi, c’est un rappel que le plaisir automobile ne se mesure pas qu’en performances brutes. Il se mesure aussi en frissons, en respect devant une œuvre d’art mécanique, en admiration pour ceux qui osent encore rêver de vitesse inatteignable. Car au fond, même si la Chiron Super Sport restera inaccessible pour la plupart d’entre nous, elle nous fait vibrer. Et c’est bien ça, le plus beau dans l’automobile : rêver grand, rêver vite, et rêver fort.

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