Une Porsche pas comme les autres
Quand on prononce le mot « Porsche », on pense tout de suite à des sportives racées, taillées pour l’asphalte et la performance. Mais la Porsche 9ff GT, ce n’est pas une simple 911 dopée aux stéroïdes. C’est une bête d’exception, une supercar taillée pour chasser les records – et le souffle de quiconque l’aperçoit filer sur une autoroute allemande. Cette création hallucinée est signée 9ff, un préparateur allemand pas vraiment adepte de la demi-mesure.
Alors, si vous pensiez que la 911 Turbo S était déjà un monstre, accrochez votre ceinture. Voici la 9ff GT, une supercar extrême, sans filtre ni compromis.
Qui est 9ff ? L’art de transformer la performance en obsession
Petit retour en arrière. 9ff n’est pas Porsche, mais un préparateur indépendant fondé par Jan Fatthauer, un ancien ingénieur de chez Porsche justement. Passionné jusqu’à l’obsession par la vitesse et la mécanique poussée dans ses derniers retranchements, il lance sa société dans les années 2000 avec une seule idée en tête : créer les Porsche les plus rapides de la planète.
Et on ne parle pas de simples reprogrammations moteur ou de jantes tape-à-l’œil. Chez 9ff, chaque boulon, chaque pièce du moteur, chaque conduite d’admission est repensée pour une seule chose : la performance pure. Leur devise ? « Form follows speed. » (La forme suit la vitesse).
La fiche technique qui donne le vertige
La 9ff GT est basée sur une Porsche 911 (997) Turbo, mais on pourrait presque dire qu’il ne reste que le châssis… et encore.
- Moteur : Flat-6 3.8 L bi-turbo retravaillé de fond en comble
- Puissance : jusqu’à 1400 ch selon les configurations
- Couple : dépassant les 1100 Nm
- 0 à 100 km/h : 2,5 secondes (!)
- Vitesse max : plus de 400 km/h validée sur piste
À ce niveau, on ne parle plus d’une voiture de sport. On parle d’un projectile terrestre homologué pour la route. Oui, vous avez bien lu. Alors que la majorité des hypercars plafonnent autour des 350–380 km/h, la 9ff GT explose les compteurs avec une aisance presque provocante.
Une carrosserie intelligente au service de l’aérodynamique
On le sait : à très haute vitesse, ce n’est pas la puissance brute qui fait tout. Il faut une aérodynamique chirurgicale, un équilibre parfait entre appui et trainée. C’est là que le design retouché de la 9ff GT entre en scène.
Les boucliers sont redessinés, les entrées d’air agrandies, le diffuseur arrière paraît prêt à avaler une trottinette entière. L’aileron actif déploie ses bras mécaniques comme un spoiler de jet, et tout dans le profil de la voiture crie : « Je suis née pour dominer la file de gauche sur l’Autobahn. »
Et pourtant, le tout reste étonnamment sobre, sans tomber dans le tuning ostentatoire. Une élégance brutale et fonctionnelle qui rappelle que la forme, ici, suit la fonction – ou plutôt, la vitesse.
Un habitacle où le luxe laisse place à l’essentiel
Entrer dans une 9ff GT, c’est un peu comme enfiler une combinaison de pilote. On n’est pas là pour admirer des boiseries ou un système audio à 12 haut-parleurs. Les sièges baquets empruntés au monde de la course, la fibre de carbone omniprésente, les harnais quatre points… Tout dans cet intérieur vous prépare à une expérience de conduite radicale.
Exit les gadgets. L’important se passe sous le capot et au bout de votre pied droit. Les propriétaires de 9ff GT le savent : chaque trajet est une communion avec la mécanique, une danse millimétrée entre puissance, adhérence et contrôle mental.
Des performances extrêmes… mais sur route ouverte ?
C’est probablement LA question que l’on se pose tous. À quoi sert une voiture capable de dépasser les 400 km/h si on vit dans un monde bridé à 130 km/h ?
Eh bien, tout dépend de ce que vous attendez de votre voiture. La 9ff GT n’est pas une voiture de tous les jours. C’est une démonstration technologique, une brute domptée pour les passionnés purs et durs. Elle ne tient pas sa place dans un garage entre un SUV diesel et une citadine hybride. Elle vit pour les circuits, les journées sur piste et les autoroutes allemandes débridées.
Rien que l’idée qu’elle puisse objectivement atteindre cette vitesse, c’est un statement en soi. La 9ff GT est au monde automobile ce que le Monaco Grand Prix est à la F1 : un concentré de folie et de démesure, parfaitement assumé.
Un savoir-faire artisanal… au prix de l’exclusivité
Chaque 9ff GT est construite à la main, à la demande, selon les spécifications du client. Résultat : des tarifs à la hauteur du fantasme. Comptez plusieurs centaines de milliers d’euros selon les versions et les options choisies. Et inutile de préciser que la valeur grimpe avec le temps, tant ces créations sont rares.
Mais ne croyez pas qu’il s’agisse d’un simple produit de luxe destiné aux vitrines. Les clients de 9ff sont souvent eux-mêmes des pilotes amateurs, des passionnés qui savent exactement ce qu’ils veulent de leurs véhicules : des machines pures, taillées pour la performance, et non pour impressionner sur les réseaux sociaux.
Des records à la pelle
Dans son palmarès, la 9ff GT (et plus largement les modèles du préparateur comme la GT9) aligne les performances qui forcent le respect même des ingénieurs Porsche.
- Record de vitesse pour une voiture basée sur une Porsche : 437 km/h
- 0 à 300 km/h en moins de 14 secondes selon les configurations
- Des chronos sur circuit qui titillent ceux des Bugatti ou Koenigsegg
Des chiffres qui élaguent toutes formes de doute : avec la 9ff GT, on est sur du très, très lourd.
Et sur la route, ça donne quoi ?
Sur route ouverte – ou plutôt sur Autobahn illimitée – la 9ff GT offre une vivacité tout simplement surréaliste. Le turbo lag des anciennes 911 ? Oublié. Le bruit ? Ravageur mais parfaitement maîtrisé. Les accélérations ? Ça colle le dos au siège comme une catapulte de porte-avion.
Mais ce qui impressionne surtout, c’est son comportement. Malgré la puissance abyssale, la voiture reste pilotable, équilibrée. Bien sûr, il ne faudrait pas approcher cette bête sans un minimum d’expérience, mais pour le connaisseur, c’est un jouet de précision. Un bistouri sur quatre roues… un peu nerveux.
Une rareté qui fascine encore aujourd’hui
La 9ff GT, ce n’est pas juste une supercar parmi tant d’autres. C’est un concentré des possibilités ultimes de ce que peut devenir une Porsche entre des mains de passionnés acharnés. Elle représente ce qu’une 911 peut devenir quand on oublie toute notion de compromis, de marketing ou d’émissions de CO2.
Et aujourd’hui encore, les exemplaires qui roulent sont l’objet d’admiration dans les rassemblements, objets de quêtes pour collectionneurs avertis et déclencheurs de discussions passionnées à chaque feu rouge (quand elle est à l’arrêt).
Pourquoi elle continue de faire rêver les puristes
Tandis que l’industrie automobile file vers l’électrification à marche forcée, des projets comme la 9ff GT apparaissent presque comme des reliques d’une époque révolue. Mais quelle époque ! Celle où la mécanique pure régnait et où chaque bruit, chaque vibration, chaque odeur d’huile brûlée faisaient partie du plaisir. La 9ff cristallise cette époque avec une intensité rare.
Elle montre surtout qu’au-delà des marques et des modèles, la passion automobile vit aussi dans les ateliers d’artisans, chez les ingénieurs rebelles et les pilotes de week-end, ceux qui veulent repousser les limites… pour eux-mêmes, pas pour les likes.
En résumé, la Porsche 9ff GT n’est pas faite pour tout le monde. Mais pour ceux qui cherchent l’adrénaline pure, la vitesse impitoyable et la mécanique jusqu’au boutiste, elle est peut-être ce qui se rapproche le plus de l’extase automobile.